C'est un nouveau revers pour Boris Johnson, dont la stratégie consistait à appliquer la volonté de Brexit exprimée en juin 2016 par 52% des Britanniques, avec ou sans accord avec l'Union européenne (UE) d'ici au 31 octobre 2019. Par 327 voix contre 299, le Parlement britannique a en effet adopté ce 4 septembre une loi obligeant le Premier ministre à réclamer un report du Brexit à Bruxelles, qui serait donc repoussé, à nouveau, au 31 janvier 2020.
Refus de nouvelles élections
Dans le viseur des membres de l'opposition, rejoints par certains membres du parti conservateur (depuis exclus), la crainte d'un Brexit sans accord, solution qui ne faisait pas peur à Boris Johnson, à défaut de compromis trouvé avec Bruxelles.
Conformément à ce qu'il avait annoncé, Boris Johnson a soumis aux députés, après le vote, une motion pour des élections anticipées le 15 octobre. Celle-ci a été refusée. Il espérait, de la sorte, pouvoir dépasser le blocage, qui a forcé à plusieurs reprises à reporter la date finale du Brexit. «Le gouvernement ne peut pas continuer à fonctionner si la Chambre des communes refuse d'adopter ce que le gouvernement propose», a expliqué Boris Johnson.
Il a en outre promis aux députés : «Si je suis toujours Premier ministre après le mardi 15 octobre, alors, nous quitterons [l'UE] le 31 octobre avec, je l'espère, un bien meilleur accord.»
Le 3 septembre déjà, le Premier ministre britannique avait connu un premier coup dur avec l'adoption d'une motion permettant au Parlement de se saisir de l'agenda parlementaire, d'ordinaire détenu par le gouvernement.
Il avait alors déjà tempêté : «Nous avons promis au peuple que nous mettrions en œuvre le Brexit. Nous avons promis de respecter le résultat du référendum et nous devons le faire maintenant. Ca suffit ! [...] Tout le monde dans ce gouvernement veut un accord, mais c'est cette Chambre des communes qui a rejeté trois fois l'accord de sortie [conclu entre l'ancien chef du gouvernement Theresa May et Bruxelles] et il ne peut tout simplement pas être ressuscité.»
Un peu plus tôt dans la journée, la défection du député conservateur Phillip Lee, qui a rejoint le Parti libéral-démocrate, pro-UE, avait fait perdre sa majorité absolue au Parlement à Boris Johnson.