Ce 2 septembre, devant les élèves de l’Institut d'Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO), le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est, entre autres, revenu sur les entraves rencontrées par les journalistes de RT France et de Sputnik dans l’exercice de leurs missions, notamment dans l'Hexagone.
Regrettant que les journalistes de ces deux médias soient «toujours privés d’accréditation à l’Elysée», Sergueï Lavrov a expliqué : «J'ai soulevé cette question lors de la visite du président Poutine en France. Nous avons eu un entretien séparé avec le ministre des Affaires étrangères de la République française, avec le conseiller du président Macron pour la politique étrangère. J’ai confirmé que ce genre d’attitudes envers les journalistes contredisait toutes les normes d’un comportement civilisé et tous les accords qui ont été conclus à de nombreuses reprises, y compris dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe [OSCE].»
Malheureusement, nos collègues occidentaux qui suivent avec zèle ce qui se passe chez nous dans le domaine du règlement des processus démocratiques conformément à la loi, prennent des mesures allant dans le sens contraire
Composée de 57 Etats, l’OSCE (à laquelle adhèrent la France et la Russie), principale organisation régionale de sécurité au monde, a entre autres pour mission de promouvoir la «liberté des médias». Comme l’a souligné Sergueï Lavrov lors de son allocution, l'ensemble de ses membres «ont droit à un accès sans entrave à l’information en provenance tant de l’intérieur de leur pays que de l’étranger».
Mais ce principe, affirme-t-il, n’est pas respecté par certains Etats occidentaux. «Malheureusement, nos collègues occidentaux, qui suivent avec zèle ce qui se passe chez nous dans le domaine du règlement des processus démocratiques conformément à la loi, prennent des mesures allant dans le sens contraire», a ainsi remarqué le ministre, faisant référence aux critiques occidentales visant la gestion des manifestations de l'opposition en Russie.
Sergueï Lavrov s'est toutefois voulu optimiste et a souligné l'approche de Harlem Désir – le cofondateur de SOS Racisme est le représentant pour la liberté des médias au sein de l'OSCE depuis juillet 2017 – estimant qu'il accordait une certaine importance à l'égalité de traitement entre les divers pays membres de l'organisation.
Depuis son lancement, RT France est la cible d’accusations de fake news et d’ingérence, des allégations qu'aucun de ses détracteurs n'ont jamais étayées par des preuves. Ses journalistes n'en doivent pas moins faire face à des discriminations exercées par l'exécutif et la majorité présidentielle, qui ont, à de nombreuses reprises, refusé d'accréditer ses journalistes.