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Elections régionales : l'AfD enregistre une nouvelle percée dans l'est de l'Allemagne

L'AfD poursuit son ancrage politique en Allemagne : le parti populiste est arrivé ce 1er septembre en seconde position dans la Saxe et le Brandebourg. Quant aux partis de la coalition gouvernementale d'Angela Merkel, ils enregistrent un net recul.

L'Alternative pour l’Allemagne (AfD) a enregistré une forte poussée ce 1er septembre, lors de deux élections régionales en ex-RDA constituant un avertissement pour la fragile coalition d'Angela Merkel.

Le parti populiste de droite radicale, fermement opposé à la politique migratoire menée au cours de ces dernières années par la chancelière, obtient 22,5% dans le Brandebourg, le Land qui entoure Berlin (contre 12,2% en 2014) et 27,5% en Saxe, dans le sud-est (contre 9,7% en 2014), selon des estimations des médias allemands. L'Est de l'Allemagne confirme ainsi son statut de bastion électoral du parti anti-immigration, nettement plus faible à l'Ouest du pays.

Sans décrocher de première place ni être en mesure de gouverner ces deux Länder, ce qui constitue pour lui une déception, le parti a ainsi revendiqué à l’issue des élections un «grand succès». «Nous ne sommes pas encore la force la plus puissante, il manque encore quelque chose. Le travail commence», a toutefois concédé un responsable de l'AfD, Alexander Gauland. 

Les conservateurs allemands et leurs alliés sociaux-démocrates en recul 

Dans le Brandebourg, le Parti social-démocrate, partenaire minoritaire de la coalition gouvernementale d’Angela Merkel à Berlin, parvient à sauver sa première place avec 27,5% des voix, selon les estimations.

En Saxe voisine, les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel, dont ce Land constitue un fief, arrivent certes en tête avec plus de 32%, devançant l'AfD de 5 points environ dans cette région berceau du parti de droite radicale Pegida («Les Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident»). Mais ce résultat marque toutefois un net repli depuis 2014 (39,4%). 

Quelque 5,5 millions de personnes étaient appelées aux urnes pour élire leurs nouveaux parlements régionaux.

Enième claque électorale pour Angela Merkel

Ces scrutins régionaux constituent un nouveau camouflet électoral pour la chancelière, à la tête depuis l'an dernier d'une coalition fragile avec le SPD, et qui a déjà annoncé qu'elle quitterait le pouvoir à l'automne 2021. La chancelière avait annoncé sa décision de quitter ses fonctions après des élections régionales désastreuses pour son parti en Bavière, puis en Hesse en octobre 2018. 

La coalition ne devrait toutefois pas encore imploser, puisque les deux partenaires ont conservé leur Land, la CDU la Saxe, et le SPD le Brandebourg. Le SPD, sans leader depuis quatre mois et en chute dans les sondages, va ainsi pouvoir se consacrer à l'élection de nouveaux dirigeants, avant de décider d'ici la fin de l'année de rester ou pas dans la coalition.

Devenus deuxième parti à l'échelon fédéral, selon les sondages, les Verts ratent quant à eux en partie le coche dans ces deux Länder industriels. Avec un score autour de 9% dans chacun des scrutins, ils sont en deçà des 14% promis par d'ultimes sondages. Avec 10% dans les deux Länder, le parti de gauche radicale Die Linke perd lui autour de 8 points par rapport à 2014. 

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