Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce 1er septembre à l'aéroport international de Hong Kong – pour contester la politique jugé pro-Pékin de son exécutif – et ont tenté d'en perturber les accès, en construisant notamment des barricades sur les routes y menant.
Des manifestants vêtus de noir, portant des masques et se cachant derrière des parapluies pour échapper à la surveillance des caméras ont érigé des barricades au terminal d'autobus de l'aéroport.
A l'extérieur d'un des terminaux, des manifestants ont empilé des chariots à bagages pour former des barricades et détruit les caméras de surveillance avant d'être chassés par la police.
Les opérateurs de l'Airport Express, le train à grande vitesse reliant l'aéroport international de Hong Kong, le huitième le plus fréquenté au monde, et le centre de l'ex-colonie britannique, ont suspendu le service, sans donner d'explication.
Beaucoup de manifestants se sont ensuite déplacés vers la ville de Tung Chung, par laquelle passe l'unique route menant à l'aéroport. Ils ont utilisé des tuyaux pour inonder la station de métro de cette localité et brûlé au passage un drapeau chinois, un geste susceptible de provoquer la fureur de Pékin.
Aucune perturbation des vols n'était dans l'immédiat signalée, mais nombre de passagers coincés dans les embouteillages provoqués par ces actions ont été contraints de finir à pied le trajet menant à l'aéroport.
Les manifestants n'ont en théorie plus le droit de protester à l'aéroport, en vertu d'un arrêté qui avait été pris le mois dernier après que des rassemblements dans ses terminaux eurent dégénéré et affecté des centaines de vols. Mais ils se sont souvent affranchis des interdictions.
La veille, des milliers de personnes avaient bravé l'interdiction de manifester, notamment en organisant des rassemblements religieux. Des manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la police – qui a fait usage de gaz lacrymogènes – avant d'enfoncer les barrières autour du complexe abritant le Parlement et le siège de l'exécutif hongkongais. Ils ont également jeté des pierres sur la police et incendié une grande barricade près du QG de la police.
Des scènes chaotiques se sont poursuivies dans toute la ville pendant la soirée, la police pourchassant les manifestants jusque dans les stations de métro. Une vidéo tournée par un média local montre notamment des forces de police chargeant et tabassant une foule tapie dans un wagon. On y voit un homme hurler alors que, à genou, tentant de protéger une amie, il est aspergé de gaz poivré.
L'organisation Amnesty International a demandé une enquête sur les violences dans le métro.
«La sécurité des policiers et de la population est gravement menacée par cette escalade de la violence et l'utilisation de plus en plus fréquente par les manifestants d'armes meurtrières», a affirmé la police dans un communiqué.
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