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Avions de chasse : vexée par la décision américaine, la Turquie pourrait se tourner vers la Russie

Recep Tayyip Erdogan a laissé entendre que la Turquie pourrait se tourner vers la Russie après la décision des Etats-Unis prise en juillet d'exclure la Turquie du programme de développement de l'avion américain F-35.

Ce 30 août, le président turc Recep Tayyip Erdogan a récidivé sur sa menace de privilégier l'achat d'avions de chasse russes si les Etats-Unis maintenaient leur décision, datée de juillet, d'exclure la Turquie du programme de développement des F-35.

«Si les Etats-Unis s'obstinent dans leur attitude concernant les F-35, nous nous occuperons de nous-mêmes. S'agira-t-il des Su-35 ?, des F-35 ? ou des Su-57 ?», a ainsi lancé le chef d'Etat turc devant la presse à Ankara, en faisant référence aux avions de combat russes Sukhoï.

Il a précisé que le gouvernement turc n'en était qu'au premier stade d'étude de ces différentes options. Il a souligné qu'une production conjointe et les plans de financement étaient les critères qui détermineraient son choix. «Au-delà de l'examen [du choix entre] les Su-35, F-35 ou Su-57, nous étudions les mesures que nous pouvons prendre pour notre industrie de défense, notre défense», a ajouté Recep Erdogan.

En marge du salon aéronautique MAKS, à Joukovsky, dans la banlieue sud-est de Moscou, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà exprimé le 27 août – sur le ton de l'humour – son intérêt pour l'achat du Su-57, le chasseur russe dernier cri de cinquième génération. Le président turc avait ainsi demandé à Vladimir Poutine si le Su-57 avait déjà commencé à effectuer des vols. «Est-ce un Su-57 ? [...] Et est-ce qu'il vole déjà ? », a-t-il interrogé. «[Il] vole», a confirmé Vladimir Poutine. «Et on peut l'acheter ?», a demandé Recep Tayyip Erdogan. «[Vous] pouvez [l’]acheter», a alors déclaré le chef d'Etat russe avec un sourire, après quoi les deux présidents ont commencé à rire ensemble.

Sur le chemin du retour à Ankara, des journalistes avait demandé au chef d'Etat turc, selon RT, si la Turquie s'intéressait aux avions russes. «Pourquoi pas ? Nous ne sommes pas venus ici pour rien», avait-il répondu.

Ankara avait qualifié d'«injuste» la décision américaine d'exclure la Turquie du programme des F-35, après le choix de cette dernière de se porter acquéreur de batteries anti-missiles russes S-400. Si la Turquie a commandé plus d'une centaine de F-35, les responsables américains considèrent que cela est incompatible avec les S-400 russes, susceptibles, avec les capacités du renseignement russe, de mettre en danger la protection de données technologiques américaines de pointe.

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