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En Iran, les malades du cancer victimes des sanctions américaines (VIDEO)

En Iran, les sanctions américaines renforcées par Donald Trump en mai 2018 ont un grave impact sur la vie des habitants, notamment dans le domaine de la santé. Les cancéreux figurent parmi les premières victimes collatérales des embargos.

Les sanctions américaines sur l'Iran, lourdement renforcées par Donald Trump en mai 2018, ont des conséquences dramatiques dans des domaines tels que la santé. Toujours plus d'Iraniens gravement malades peinent à se procurer les médicaments nécessaires à leur guérison.

En effet, Téhéran peine à importer certains produits pharmaceutiques, notamment les médicaments et matériels nécessaires au traitement du cancer. 

Epoux d'une femme atteinte d'un cancer, Arman Nahid, interrogé par RT, a déploré : «Nous devions utiliser un cathéter. J'ai cherché ce cathéter dans une trentaine d'adresses, il n'y en avait qu'une qui le fournissait.»

Nous ne sommes pas en mesure d'importer de médicaments anti-cancéreux provenant des fournisseurs et marques d’origine, situés pour la plupart en Europe, car nous ne pouvons pas fournir de devises

Depuis le renforcement des sanctions en mai 2018, Washington a été accusé d’embargo sur les produits pharmaceutiques. Le département d'Etat américain, par la voix du représentant spécial américain pour l'Iran Brian Hook, a farouchement nié ces allégations dans une vidéo, affirmant que «les Etats-Unis exclu[aient] des sanctions imposées sur les médicaments et les dispositifs médicaux destinés au peuple iranien». «En vertu de nos lois, il existe une licence générale qui permet aux matériels médicaux d'être importés des Etats-Unis au peuple iranien», a-t-il déclaré.

Pas de médicaments sans possibilité de tractations financières

Mais ces belles paroles masquent une toute autre réalité sur le terrain. L'Iran n'a la possibilité d'importer de tels produits qu'en théorie. Comme le secteur financier est impacté par ces sanctions, le pays peine à échanger des biens et services à l’international. Hasan Abolghasemi, professeur iranien d'oncologie, observe au micro de RT : «Tous les corridors financiers iraniens sont bloqués, et nous ne sommes pas en mesure d'importer de médicaments anti-cancéreux provenant des fournisseurs et marques d’origine, situés pour la plupart en Europe, car nous ne pouvons pas fournir de devises.»

L'Iran est donc contraint d'importer des traitements génériques, issus de pays qui ne sont pas à la pointe de cette industrie. Le professeur déplore les grandes difficultés actuelles pour soigner les cancers pédiatriques, facilement guéris ailleurs sur la planète. 

Cette affirmation est confirmée par un article de CBS News, qui rapporte que «les importations de médicaments ont baissé de 80% en Iran, et que le coût de la minuscule portion des traitements restants s'est envolé». Le média confirme que les premières victimes collatérales sont les enfants atteints de cancers, dont le traitement est devenu indisponible. 

Le docteur Shabnam Hemati, citée par CBS News, responsable du département pharmaceutique d'un hôpital de Téhéran, s'en est émue : «Que dites-vous à un parent dont l'enfant est atteint par le cancer ? Que le traitement est accessible en dehors de l'Iran mais pas en Iran ?»

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