A grand renfort de photographies plus impressionnantes les unes que les autres diffusées sur les réseaux sociaux – mais souvent trompeuses, comme celle publiée par le président français Emmanuel Macron qui date de plus de 16 ans –, les incendies en Amazonie se sont imposés comme un sujet d'actualité majeur depuis plusieurs jours. A tel point que le dirigeant français souhaite faire une place à ce dossier dans l'agenda très chargé du G7.
Pourtant, depuis 48 heures, si l'on se fie aux données satellite de la Nasa, les incendies qui ravagent l'Afrique subsaharienne (de l'Angola à la RDC, en passant par la Tanzanie ou encore en Zambie), sont plus nombreux encore que ceux d'Amérique du Sud, sans pour autant que cela ne suscite le même émoi. Repérée par des internautes, la carte fournie en temps réel par le Système d'information sur les incendies pour la gestion des ressources (FIRMS) de la Nasa qui montre le grand nombre de feux en cours dans la région laisse en effet peu de place au doute.
Le 23 août, l'agence Bloomberg, s'appuyant sur les données satellitaires de la Nasa analysées par la société Weather Source, rapportait que dans les 48 heures précédentes, 2 127 incendies avaient été recensés au Brésil, contre 6 902 en Angola et 3 395 en République démocratique du Congo.
Début juin, la Nasa rapportait que «les incendies [étaient] monnaie courante en Afrique à cette période de l'année». Pourquoi ? L'explication la plus plausible, selon l'agence américaine, est à chercher du côté des pratiques agricoles de cette région du monde : l’agriculture sur brûlis, soit le fait de défricher (rendre propre à la culture) des zones forestières par le feu.
D'après cette analyse de la Nasa publiée début juin, les incendies en Afrique subsaharienne représentent environ 70% de la superficie brûlée dans le monde.