«Nous parlons à plusieurs représentants du Venezuela. Nous aidons le Venezuela du mieux que nous pouvons [...] Je ne veux pas citer de noms, mais nous parlons à un très haut niveau», a annoncé le 20 août le président américain Donald Trump, depuis la Maison Blanche. Des propos qui ont rapidement été confirmés par Nicolas Maduro, malgré un contexte diplomatique pour le moins tendu entre les deux pays.
Le chef d'Etat vénézuélien a en effet déclaré le même jour qu'il confirmait l'existence, «depuis des mois», de contacts entre des hauts fonctionnaires des gouvernements des deux pays, avec son «autorisation expresse». «Je réaffirme que nous recherchons tous les moyens de dialogue permettant au président Donald Trump d'entendre la vérité sur le Venezuela et la voix de la révolution bolivarienne. Nous cherchons à trouver une issue au conflit qui existe avec l'empire américain. Je crois au dialogue, je crois à la paix», a plus tard expliqué Nicolas Maduro sur Twitter, le réseau social préféré de son homologue américain.
S'il laisse entendre l'existence d'un dialogue entre les deux pays, cet échange interposé contraste avec les tensions diplomatiques régulières entre les deux pays, surtout depuis que Washington soutient officiellement l'autoproclamé président par intérim Juan Guaido, ne reconnaissant ainsi pas de légitimité à Nicolas Maduro, réélu président de la République bolivarienne du Venezuela au mois de mai 2018, avec 67,8 % des voix.
En outre, les relations entre les deux pays se sont particulièrement détériorées en raison du possible embargo américain à l'encontre du Venezuela. De fait, le 5 août, Donald Trump ordonnait le gel total des biens du gouvernement chaviste par décret présidentiel. Une mesure punitive qui, selon une source haut placée de l'administration américaine citée par le Wall Street Journal, pourrait constituer la première sanction d'un «embargo économique total» contre Caracas. Après avoir pris connaissance de cette mesure, Nicolas Maduro avait alors rapidement annoncé que sa délégation ne se rendrait pas à la Barbade pour négocier avec l'opposition, estimant que les conditions d'une bonne tenue de la rencontre n'étaient pas garanties.