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L'autopsie confirme le suicide par pendaison de Jeffrey Epstein, ses avocats «pas satisfaits»

Les premiers éléments de l'autopsie de Jeffrey Epstein accréditent la thèse du suicide. Les avocats du financier, pas convaincus de la cause ni des circonstances de la mort de leur client, souhaitent la poursuite de l'enquête.

Jeffrey Epstein se serait bien suicidé par pendaison. C’est en tout cas ce que révèlent les premiers éléments de l’autopsie, rendus publics le 16 août, par le médecin légiste en chef de New York, le docteur Barbara Sampson, dans un bref communiqué. «Après un examen méticuleux de toutes les informations de l’enquête, y compris des résultats complets de l’autopsie, la raison de la mort de Jeffrey Epstein est la suivante. Cause : pendaison. Méthode : suicide», a-t-elle indiqué.

Plusieurs responsables anonymes, cités par le New York Times, ont affirmé que l’homme de 66 ans, accusé d’avoir organisé un réseau d’exploitation sexuelle de jeunes filles, parfois mineures, aurait utilisé ses draps pour mettre fin à ses jours.

Les avocats du financier, retrouvé mort dans sa cellule de la prison de Manhattan, à New York, le 10 août, Martin G. Weinberg, Reid Weingarten et Michael Miller, ont quant à eux publié un communiqué de presse, relayé par les médias américains, dans lequel ils indiquent n’être «pas satisfaits par les conclusion du médecin légiste» et réclament des investigations complémentaires. «La défense à l’intention de mener sa propre enquête indépendante et complète pour faire la lumière sur les causes et les circonstances de la mort de Mr. Epstein», est-il précisé. Ils ont également rappelé que la «santé» du détenu relevait de «la responsabilité de la prison» et annoncé vouloir disposer des enregistrements vidéo de la scène qui, d’après eux, «devraient exister».

Depuis qu'il a été retrouvé mort dans la matinée du 10 août dans sa cellule, le suicide de Jeffrey Epstein, qui comptait dans son carnet d'adresse Bill Clinton, Donald Trump, le prince Andrew, Ehud Barack, Tony Blair ou encore Rupert Murdoch, a soulevé beaucoup d'interrogations.

Dès le 13 août, le ministre américain de la Justice, William Barr, avait reconnus de «graves» dysfonctionnements dans l’établissement pénitentiaire, réputé pour être l’un des plus sûrs du pays. Il avait lancé, le 10 août, deux enquêtes pour faire la lumière sur la façon dont Jeffrey Epstein avait trompé la vigilance de ses geôliers. Toujours est-il que le directeur de l’établissement, ainsi que les deux gardiens chargés de surveiller le millionnaire la nuit du drame, ont tous trois été mutés. Plusieurs responsables pénitentiaires ont révélé, toujours au New York Times, que ceux-ci avaient dormi environ trois heures la nuit des faits, alors qu'ils étaient censés effectuer des rondes toutes les demi-heures.

Des complices présumés toujours en liberté

Face à l’indignation des victimes présumées, qui ne comprennent toujours pas comment le détenu le plus surveillé du pays a pu faire deux tentatives de suicide en quelques jours, le ministère de la Justice a promis de poursuivre l'enquête sur les crimes présumés de Jeffrey Epstein ainsi que sur ses éventuels complices. L’une de ses amies proches, Ghislaine Maxwell, accusée par plusieurs victimes présumées d’avoir géré son réseau d’esclaves sexuelles, et d’avoir participé à certaines agressions, reste pour le moment introuvable.

Le 13 août, le quotidien britannique Daily Mail pensait savoir que celle-ci se trouvait dans le Massachusetts, mais l’information avait été rapidement démentie. Trois jours plus tard, le 16 août, le New York Post publiait lui des photos la montrant à la terrasse d’un restaurant de Los Angeles, sans préciser la date à laquelle avaient été pris ces clichés, mais assurant qu'il s'agissait de sa première apparition depuis la mort de Jeffrey Epstein.

En attendant de nouveaux éléments dans l’enquête, les victimes présumées du financier demandent désormais des réparations à ses héritiers ainsi qu'à ses complices présumés. Deux plaintes ont déjà été déposées, l’une au tribunal d'Etat de New York par une victime présumée déjà connue des médias, Jennifer Araoz, l’autre devant le tribunal fédéral de New York pour exploitation sexuelle, réclamant 100 millions de dollars de dommages et intérêts.

Lisa Bloom, l'avocate des deux nouvelles plaignantes restées anonymes, a incité les héritiers de Jeffrey Epstein, le 16 août, à créer un «fonds d'indemnisation des victimes» afin d’examiner les demandes de réparation de «façon équitable et rapide». Elle a par ailleurs prévenu vouloir «se battre devant les tribunaux» afin «d’obtenir la justice que méritent [ses] clientes.

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