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Le chef d'un réseau de vente de cannabis israélien s'évade d'Ukraine

Le chef d'un important réseau de vente de cannabis en ligne a réussi à se volatiliser in extremis à l'aéroport de Kiev avant son extradition en Israël, ont annoncé le 16 août les autorités.

L'Israélo-américain Amos Dov Silver avait été arrêté en Ukraine en mars dernier pour avoir mis en place sur sa plateforme Telegrass un réseau de vente en ligne de cannabis dont les recettes totalisaient «des centaines de millions de shekels», soit des dizaines de millions d'euros.

Les autorités israéliennes avaient demandé son extradition, qui a été confirmée le 15 août par un tribunal ukrainien. «Nous avons gagné [la procédure d'extradition] et il y a eu l'ordre du SBU [service de sécurité ukrainien] de remettre Amos Dov Silver à Israël, mais il a disparu», fait savoir à l'AFP une source au sein de la police ukrainienne.

«La police ukrainienne nous a informés cette nuit qu'Amos Dov Silver, qui devait être extradé, a réussi à échapper à ses accompagnateurs ukrainiens», a précisé le 16 août la police israélienne dans un communiqué. 

Le procureur de Kiev a diligenté une enquête criminelle à propos de «l'évasion» mystérieuse d'Amos Dov Silver à l'aéroport international de Kiev «au cours de son extradition» en Israël. «Ce ressortissant étranger a disparu à l'aéroport alors qu'il était escorté par le SBU», a précisé le bureau du procureur.

Accessible via l'application de messagerie cryptée Telegram, le réseau Telegrass a été fondé en 2017 et lancé dans un premier temps en Israël, avec l'objectif de se développer à l'international.

Sur son smartphone, il suffisait de quelques clics pour découvrir tout un monde de vendeurs postant des photos de leur produit. Les acheteurs envoyaient aux vendeurs un message, qui s'effaçait ensuite de lui-même, pour fixer un rendez-vous et ainsi acheter du cannabis à moindre risque.

Israël a donné son feu vert à l'exportation de cannabis médical alors que la législation sur la consommation vient d'être assouplie. Depuis avril, les Israéliens surpris en train de consommer n'écoperont les deux premières fois que d'une amende, sans inscription au casier judiciaire. 

Selon l'Autorité de lutte contre la drogue, 27% des Israéliens fument au moins une fois par an du cannabis, mais ce pourcentage grimpe à 41% chez les 18-25 ans. 

Sans être un thème majeur, la question de la légalisation totale du cannabis s'est imposée dans le débat politique lors des législatives d'avril, dans ce pays qui souhaite s'imposer dans le marché florissant de la production de cannabis médical.

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