Matteo Salvini, l'homme fort du gouvernement italien et chef de la Ligue, a réclamé le 8 août des élections anticipées le plus «rapidement» possible, décrétant l'éclatement de la coalition au pouvoir.
«Allons tout de suite au Parlement pour prendre acte qu'il n'y a plus de majorité [...] et restituons rapidement la parole aux électeurs», a-t-il exigé dans un communiqué diffusé après une série de rencontres entre dirigeants politiques.
«Il est inutile d'aller de l'avant avec des "non" et des disputes, comme ces dernières semaines, les Italiens ont besoin de certitudes et d'un gouvernement qui travaille», a-t-il ajouté. Toute la journée, des consultations ont eu lieu entre le chef du gouvernement Giuseppe Conte et le président Sergio Mattarella, ainsi qu'entre Giuseppe Conte et Matteo Salvini. Le vice-président du Conseil des ministres italien faisait en l'occurrence une allusion transparente à ses alliés du Mouvement 5 étoiles (M5S) et à son ministre des Infrastructures, Danilo Toninelli, farouchement opposés au projet de TGV Lyon-Turin.
La crise au sein de la coalition a été déclenchée par le dernier vote de la session parlementaire sur cette liaison ferroviaire. Le M5S s'est retrouvé à voter tout seul une motion contre cette liaison franco-italienne à grande vitesse, tandis que la Ligue apportait son soutien à deux motions de l'opposition en faveur du projet. Matteo Salvini a dénoncé, dans son communiqué, «les insultes répétées à moi et à la Ligue de la part de prétendus alliés», Danilo Toninelli l'ayant récemment qualifié de «nain assis sur les épaules de géants».