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Le Pakistan «écarte l’option militaire» au Cachemire

L’option militaire a été exclue par le Pakistan dans le différend qui l’oppose à l’Inde dans la région du Cachemire. Le Premier ministre indien a de son côté fait valoir que la révocation de l'autonomie de la région était liée au risque terroriste.

Le conflit qui oppose le Pakistan à l’Inde dans la région de la vallée du Cachemire s'enlise, mais le risque de conflit militaire est, pour l'heure, écarté. Ce jeudi 8 août, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi, a en effet affirmé que son pays n’envisageait pas «l’option militaire» dans le différend qui l’oppose à New Delhi.

Comme l'avait déjà annoncé son Premier ministre Imran Khan le 6 août, le Pakistan compte saisir le Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer la décision «moralement incorrecte» de l’Inde. Une décision qui pourrait être couplée à une saisine de la Cour pénale internationale sur le sujet.

Pour rappel, le gouvernement indien a décidé de révoquer l’autonomie constitutionnelle du Jammu-et-Cachemire en raison du «risque terroriste» dans la région. Une mesure qui a provoqué l’ire d’Islamabad, cette révocation touchant une partie de la région frontalière de la vallée du Cachemire, disputée depuis 1947 et la séparation du Pakistan et de l’Inde en deux pays indépendants.

Signe des tensions manifestes entre les deux pays, Islamabad a expulsé le 7 août l’ambassadeur indien et a rappelé le sien de New Delhi. Le gouvernement d’Imran Khan a qui plus est décidé de mettre un terme aux échanges commerciaux avec son voisin. Une mesure toutefois plus symbolique qu'autre chose, tant les échanges entre les deux Etats sont restreints.

Ces tensions ont provoqué de multiples réactions à l’international : le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est notamment entretenue ce 8 août par téléphone avec ses homologues indien et pakistanais. Elle a rappelé que l’Union européenne soutenait une «solution politique bilatérale entre l’Inde et le Pakistan sur le Cachemire, qui reste le seul moyen de résoudre un vieux litige qui cause instabilité et insécurité dans la région». Le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Gutteres, a quant à lui exhorté ce 8 août à une «retenue maximale» dans la crise entre l'Inde et le Pakistan autour du Cachemire, demandant aux deux pays de «ne prendre aucune décision qui puisse affecter le statut» de cette région disputée.

De son côté, Washington a appelé le 5 août à respecter les droits individuels et à un «maintien de la paix et de la stabilité». Le Cachemire indien est, à l’heure actuelle, totalement coupé du monde, les moyens de communications étant bloqués depuis le 4 août au soir. Selon la presse indienne, plus de 500 personnes ont été arrêtées et placées en détention ces derniers jours. 

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