Une grève générale, le blocage du métro et de nouvelles échauffourées ont plongé Hong Kong dans le chaos le 5 août. La dirigeante de l'exécutif hongkongais a accusé les manifestants de chercher à «détruire» la vie des habitants et à «renverser» le territoire semi-autonome.
Les manifestants ont commencé à descendre dans la rue, il y a deux mois, pour protester contre un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine, et qui est désormais suspendu. A présent, le mouvement a élargi ses revendications, exigeant des réformes de libéralisation politique et dénonçant ce qu'ils considèrent être une emprise de plus en plus forte de Pékin sur l'ancienne colonie britannique.
Des manifestants aux techniques peu banales
Les manifestations, régulières, ont été émaillées d'affrontements, parfois particulièrement violents, entre protestataires et forces de l'ordre. Les autorités ont déclaré avoir tiré plus d'un millier de grenades lacrymogènes et 160 balles en caoutchouc depuis le début des événements le 9 juin, et précisé que 420 personnes avaient été arrêtées et 139 policiers blessés jusqu'à présent, selon l'AFP.
Si les forces de l'ordre font un usage fréquent du gaz lacrymogène, des images diffusées par l'agence Ruptly datant du 5 août, montrent celles-ci en train de brandir une banderole noire prévenant de tirs imminents de gaz lacrymogènes.
Face à l'usage de cette technique de dispersion, les manifestants ont d’ailleurs mis en place des stratagèmes parfois originaux au cours de ces dernières semaines, comme celui consistant à utiliser des cônes de signalisation. France 24 l'avait décrit à la fin du mois de juillet : «Placé sur la grenade lacrymogène [le cône de signalisation] fait office de cheminée pour canaliser la fumée irritante. Il suffit ensuite de verser de l’eau par le sommet du cône pour l’éteindre.» Les images de cette technique anti-gaz lacrymogènes et le port désormais habituel pour les manifestants du casque de chantier contribuent à l'aspect spectaculaire de l'ensemble. Tout cela a d'ailleurs été amplement relayé sur les réseaux sociaux.
L'inventivité déployée par les activistes s'est également manifestée par l'usage... du laser. Une pratique, peut-on lire dans la presse, visant à éblouir les forces de l'ordre et à brouiller les capteurs des caméras de vidéosurveillance afin de compliquer l'identification des manifestants. Ou encore, à signaler aux autres protestataires que la police s'apprête à mener une charge ou à les photographier.
Au cours des deux mois de mobilisation anti-gouvernementale, des manifestants ont également mené des actions offensives, parfois au moyen d'armes improvisées.
Exemple : le 1er juillet, un des manifestants qui tentaient de pénétrer dans le Parlement local a employé un chariot en guise de bélier, comme on peut le voir dans une scène diffusée sur Twitter par le South China Morning Post...
Une photographie de l'agence Reuters montre un autre manifestant voulant briser des vitres du bâtiment au moyen d'une barre de fer, le même jour.
Parmi les autres scènes impressionnantes qui ont défrayé la chronique lors de ces mobilisations, figure l'intervention d'hommes masqués et vêtus de blanc qui, armés de bâtons, s'en sont pris aux manifestants fin juillet. De nouveaux venus dans le contexte déjà tendu des manifestations et heurts à Hong Kong, que certains commentateurs ont associés aux organisations mafieuses des triades. Le gouvernement de Hong Kong a condamné les violences commises par ces individus et promis de prendre des mesures.
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