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Moscou enjoint à Twitter de débloquer immédiatement le compte de l’ambassade russe en Syrie

Après la suspension du compte de l’ambassade russe en Syrie par Twitter, le ministère des Affaires étrangères a appelé le réseau social à le «débloquer». Cet événement pourrait coïncider avec des critiques de la Russie contre l'ONG Casques blancs.

Moscou a appelé Twitter à revenir sur sa décision de suspendre le compte de l’ambassade russe en Syrie. «Le compte officiel de l'ambassade de Russie en Syrie a été bloqué hier sans aucune explication. Nous considérons cela comme de la censure et une violation flagrante de la liberté d'expression de la part de l'administration du réseau social», a rapporté le ministère russe des Affaires étrangères sur le réseau social, ajoutant «enjoindre Twitter de débloquer immédiatement le compte de l’ambassade».

En effet, lorsque l’on tente d’accéder au compte @RusEmbSyria, un message apparaît : «Compte suspendu. Twitter suspend les comptes qui enfreignent les règles de Twitter.» La firme de Jack Dorsey n’a pour le moment donné aucune explication quant à cette suspension. Par ailleurs, le compte officiel de l’ambassade sur Facebook était quant à lui toujours fonctionnel.

Dans le même temps, la mission diplomatique russe en Afrique du Sud a émis l’idée que Twitter avait suspendu le compte de l’ambassade «après la publication de critiques factuelles à propos des Casques blancs».

Tensions entre la Russie et les Casques blancs

Préalablement à cette suspension, le ministère russe de la Défense avait réfuté les allégations de l’organisation humanitaire rapportant le pilonnage par l’aviation russe, le 22 juillet, d’un marché situé à Maaret al-Noomane, dans la province d’Idleb. Sur Twitter, le ministère russe de la Défense avait mis en ligne une vidéo montrant le lieu de l’incident apparemment intact. «Le 26 juillet 2019, des drones russes ont mené une enquête dans la région pour vérifier les informations concernant la destruction du marché de Maaret al-Noomane. Comme on peut le voir sur les bâtis obtenus au moyen d'un contrôle objectif, il n'y a aucun signe de destruction dans la zone spécifiée», a commenté le ministère.

Par ailleurs, le ministère russe de la défense avait également démenti un rapport de l’agence de presse britannique Reuters, daté du 18 juillet, selon lequel la Russie aurait récemment envoyé des troupes, notamment des soldats des forces spéciales, dans la province d’Idleb afin de combattre au côté de l’armée syrienne. «Les affirmations selon lesquelles des "troupes terrestres" et des "forces spéciales" russes participeraient à des opérations militaires dans la province d’Idleb (Syrie), diffusées par l’agence d’informations britannique Reuters, constituent une nouvelle mystification. Il n’y a pas de "troupes terrestres" russes en Syrie et il n’y en a jamais eu», a affirmé le ministère dans un communiqué.

Les gouvernements russe et syrien reprochent régulièrement aux Casques blancs d'organiser des provocations dans le seul but de fournir un prétexte aux pays occidentaux afin d'intervenir militairement dans le pays. En avril 2018, l'ONG avait publié des images montrant des médecins de l'hôpital de Douma traitant des patients ce qu'ils estimaient être une attaque chimique lancée par l'armée syrienne. Damas avait immédiatement contesté ces affirmations, dénonçant l'attaque comme une provocation organisée pour justifier une intervention militaire.

En outre, Riam Dalati, un producteur réputé de la BBC, avait affirmé sur Twitter au mois de février «qu'après six mois d'investigation» il pouvait «prouver sans aucun doute que la séquence de l’hôpital de Douma était une mise en scène».

Enfin, le ministère russe des Affaires étrangères avait déclaré, dans un communiqué mis en ligne début novembre 2018, qu'il existait «de nombreuses preuves indiquant que les Casques blancs sont pratiquement une branche de l'organisation terroriste al-Nosra, figurant sur la liste du Conseil de sécurité des Nations unies». «Nous sommes sûrs que tout le monde verra, tôt ou tard, le visage véritable des Casques blancs. Nous exhortons leurs sponsors occidentaux à comprendre ce qui se passe et à cesser de défendre ceux qui sont en réalité des provocateurs et des extrémistes», avait précisé le ministère.

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