Snowden a parlé de Moscou, où il bénéficie toujours d'un asile temporaire.Ses remarques ont été enregistrées à partir d'une interview de l'antenne en langue anglaise de la chaîne d'Al Jazeera, dont des extraits ont été mis en ligne jeudi. Il s'agît d'une réponse à Hillary Clinton qui avait, il y a un an, accusé le lanceur d'alerte d'aider les terroristes en fuite en révélant les détails sur le programme de surveillance de la NSA.
«Lorsque les systèmes informatiques du gouvernement des États- Unis, qui dispose d'un personnel de sécurité de l'information permanent, sont régulièrement piratés, l'idée qu'un serveur se trouvant dans une salle de bain rénovée d'une ferme du Colorado soit plus sûr est complétement ridicule» a déclaré Snowden à la chaîne Al-Jazeera dans un talk-show hebdomadaire qui sera diffusé ce vendredi.
Snowden a déclaré que toute personne ayant les autorisations de la secrétaire d'Etat, ou du directeur d'une agence de haut niveau, sait comment l'information classée sensible doit être manipulée.
Parmi les milliers de courriers électroniques d'Hillary Clinton publiés par le Département d'Etat figuraient notamment des échanges directs avec des dignitaires étrangers tels que l'ancien Premier ministre brintannique Tony Blair. Ces conversations couvrent un large éventail de points sensibles du monde, y compris le Moyen-Orient, l'Afghanistan et l'Iran , le Soudan et Haïti.
Clinton a fait valoir que les informations contenues dans ses e-mails n'avaient pas été classées sensibles à l'époque, tandis que le Département d'Etat a confirmé lors d'une conférence de presse le 31 août dernier, que 125 de ses e-mails contenaient des informations «confidentielles», mais n'ont pas été répertoriés comme étant marqués «classés», au moment où les courriels ont été envoyés.
Le FBI est, par ailleurs en train d'enquêter pour déterminer qui, au Département d'Etat, a envoyé les informations vers le compte privé d'Hillary Clinton. Le ministère de la Justice a également ouvert une enquête sur l'utilisation d'un serveur de messagerie privée pour la communication du gouvernement.
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Pour Snowden, «si des employés ordinaires au département d'Etat ou de la C.I.A» envoyaient des détails au sujet de la sécurité des ambassades, des déclarations confidentielles de responsables de gouvernement et de fonctionnaires de gouvernements à travers des e-mails non-classifiés, «ce qui semble être le cas pour Hillary Clinton», non seulement ils «perdraient leur job», mais seraient «très probablement poursuivis».
Les avocats de Snowden ont, par ailleurs, déclaré que le dénonciateur voulait retourner aux États-Unis et était en train de travailler avec une équipe d'avocats allemands et américains pour voir si il pourrait bénéficier d'un procès équitable et d'avoir accès à une «défense de l'intérêt public».