«[Boris Johnson] a déclaré que si un accord doit être conclu, il faut éliminer le "filet de sécurité" [sur la frontière irlandaise]. C'est évidemment inacceptable et ne relève pas du mandat du Conseil européen» : dans un courriel adressé aux représentants des 27 autres Etats membres ce 25 juillet, le négociateur de l'UE Michel Barnier a apporté une fin de non-recevoir claire aux volontés de renégociation du Brexit émises par le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson.
«Comme le suggère son discours plutôt combatif, nous devons nous préparer à une situation où il donne la priorité à la planification du "no deal", en partie pour faire pression sur l'unité de l'UE27», a poursuivi Michel Barnier, donnant corps à l'éventualité d'un Brexit dur, encore inenvisageable il y a quelques mois.
«Une absence d'accord ne sera jamais le choix de l'UE, mais nous devons tous être prêts pour tous les scénarios», a-t-il d'ailleurs insisté. «Je note les nombreuses et vives réactions à ce discours à la Chambre des communes. Dans ce contexte, nous devons suivre attentivement les nouvelles réactions et évolutions politiques et économiques au Royaume-Uni à la suite de ce discours», a-t-il conclu, tablant visiblement sur les dissensions au sein du Parlement britannique pour garder la main dans les négociations.
Nommé avec pour mission de mettre un terme à la crise du Brexit qui dure depuis plus de trois ans, le nouveau Premier ministre Boris Johnson a composé son équipe en plaçant des partisans d'une sortie de l'UE – même sans accord – à des postes clés. Lors de son premier discours devant Downing Street, il a promis de «sortir de l'UE le 31 octobre, sans conditions».
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