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Royaume-Uni : Boris Johnson s'entoure d'eurosceptiques pour mener à bien le Brexit

Nommé avec pour mission de mettre un terme à la crise du Brexit qui dure depuis plus de trois ans, le nouveau Premier ministre Boris Johnson a composé son équipe en plaçant des partisans d'une sortie de l'UE – même sans accord – à des postes clés.

Le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson, qui a officiellement pris ses fonctions dans la soirée du 24 juillet, a mis sur pied un gouvernement résolument tourné vers le Brexit, affichant sa volonté de régler la crise qui dure depuis trois ans d'ici la date butoir du 31 octobre.

Pour ce faire, Boris Johnson a écarté une très large partie de l'équipe de Theresa May, confiant les postes clés dans l'optique des négociations à venir à de fervents partisans d'une sortie de l'Union européenne, y compris d'un Brexit dur, c'est à dire sans accord avec l'UE. Ainsi, Dominic Raab, 45 ans, a hérité du poste de ministre des Affaires étrangères. Ancien ministre du Brexit sous Theresa May, Dominic Raab avait démissionné quatre mois seulement après sa nomination sur fond de profonds désaccords avec l'ancien Premier ministre. Face au blocage persistant du Parlement britannique, le nouveau chef de la diplomatie britannique avait recommandé sa suspension pour permettre une sortie sans accord de l'UE, sans avoir à passer par l'approbation des députés.

Au poste délicat de ministre des Relations avec le Parlement, Boris Johnson a nommé une autre figure des partisans d'une sortie sans accord avec l'UE, Jacob Rees-Mogg. L'influent chef de file de l'European Research Group, qui regroupe les députés Tories partisans d'un Brexit dur, s'est distingué en votant à trois reprises contre l'accord de retrait négocié par Theresa May. A noter également la nomination Priti Patel à l'Intérieur, cette ardente partisane du Brexit ayant joué un rôle de premier plan dans la campagne du référendum.

C'est avec cette équipe gouvernementale que Boris Johnson a promis lors de son premier discours devant Downing Street de «sortir de l'UE le 31 octobre, sans conditions». S'il a assuré qu'il pouvait obtenir un «meilleur accord» que celui négocié par Theresa May – notamment sans la disposition controversée du «filet de sécurité», solution de dernier recours destinée à éviter le retour de contrôles à la frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande après le Brexit – Boris Johnson a surtout exclu tout nouveau report.

Le nouveau Premier ministre britannique a en effet répété qu'il était prêt à une sortie sans accord, se montrant déterminé à répondre à la frustration des 52% de Britanniques qui ont voté pour le Brexit il a plus de trois ans, en juin 2016, et attendent toujours qu'il soit mené à bien.

Le 31 octobre est la date butoir fixée après deux reports du Brexit, initialement prévu le 29 mars mais repoussé en raison du rejet par les députés de l'accord de divorce conclu par Theresa May avec Bruxelles.

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