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A Hong Kong, des hommes masqués brutalisent des manifestants anti-gouvernementaux

Des hommes masqués armés de bâtons, selon une vidéo d'un média local, ont attaqué des manifestants anti-gouvernementaux à Hong Kong. Les autorités ont condamné ces violences et promis de réagir.

Après une nouvelle manifestation monstre dans la journée du 21 juillet contre les autorités pro-Pékin de Hong Kong, la police a tiré des balles en caoutchouc à de nombreuses reprises dans la foule qui continuait d'occuper les rues du centre de la ville avant minuit, selon un journaliste de l'AFP.

Par ailleurs, dans une gare du nord-ouest de Hong Kong, dans le district de Yuen Long, proche de la frontière chinoise, des hommes masqués vêtus de blanc et brandissant des bâtons ont chargé la foule, passant notamment à tabac la journaliste du journal Stand News qui diffusait un live Facebook des événements. D'autres journalistes ont aussi relayé des vidéos, certains évoquant «des centaines de criminels embauchés à Hong Kong» pour réprimander les manifestants. Ils seraient ainsi envoyés par les autorités selon les organisateurs de la manifestation anti-gouvernement hongkongais.

Dans les rames du métro, des personnes se sont fait brutaliser, selon des images diffusées par un journaliste de CBS.

Une journaliste du South China Morning Post a d'ailleurs filmé «les taches de sang laissées dans le centre commercial Yoho après que les voyous ont pris d'assaut la station de métro et frappé des gens».

Le gouvernement de Hong Kong condamne les violences

France 2 rapporte qu'à  aucun moment, les policiers n'ont agi pour s'interposer.

Néanmoins, la police hongkongaise, dont des agents se trouvaient à Yuen Long où les groupes d'hommes en blanc ont fait leur apparition, a déclaré selon la presse anglophone n'avoir réalisé aucune arrestation car elle «ne pouvait pas être certaine de qui était impliqué». «Nous allons traiter chaque cas de manière équitable, quel que soit le camp politique», a précisé Yau Nai-keung, un responsable de police du district de Yuen Long.

Le gouvernement de Hong Kong a condamné les violences dans un communiqué et a promis de prendre des mesures, confirmant que «certaines personnes» avaient commis des attaques dans le métro.

Parmi d'autres commentateurs, Lam Cheuk-ting, élu d'opposition du Conseil législatif de Hong Kong qui a lui-même été agressé, a associé ces individus aux organisations mafieuses des Triades : «Est-ce que Hong Kong autorise à présent les Triades à faire ce qu'elles veulent, à frapper des gens dans la rue avec des armes ?», s'est-il ainsi interrogé face à la presse.

Hong Kong est le théâtre depuis le 9 juin de gigantesques manifestations contre le gouvernement local pro-Pékin, marquées de façon sporadique par des affrontements violents entre des contestataires radicaux et la police. Le mouvement est parti du rejet d'un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine. La contestation s'est élargie à des exigences plus vastes relatives notamment à la liberté d'expression et à la liberté de presse.

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