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Ursula von der Leyen élue de justesse à la tête de la Commission européenne

Les députés européens ont élu l'Allemande Ursula von der Leyen, issue de la CDU allemande, à la tête de la Commission européenne. Une victoire sur le fil : sa candidature soulevait des réticences au sein de plusieurs familles politiques.

L'Allemande Ursula von der Leyen a été élue ce 16 juillet de justesse par les eurodéputés présidente de la Commission européenne, succédant ainsi au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker. «Mon message à vous tous est le suivant : travaillons ensemble de façon constructive, car il s'agit d'une Europe unie et forte», a-t-elle déclaré. 

Avec 383 voix, l'actuelle ministre allemande de la Défense, candidate choisie par les Etats membres, a obtenu légèrement plus que la majorité absolue de 374 voix au Parlement européen, qui lui était nécessaire afin de succéder en novembre au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

L'élection d'Ursula von der Leyen a été saluée par sa compatriote, la chancelière Angela Merkel, elle aussi membre de la CDU (droite).

Elle s'est engagée à mettre en place un «green deal» («pacte vert») pour l'UE dès les 100 premiers jours de son mandat. Elle avait également promis une commission paritaire, un droit d’asile plus uniforme, la reconnaissance du droit d’initiative du Parlement pour des textes de loi – actuellement réservé à la seule Commission –, une convention pour l'avenir de l’Europe et un système de réassurance chômage européen destiné à aider les pays en crise.

Un choix critiqué par de nombreux eurodéputés

Une heure à peine avant le début du scrutin, l'issue du vote était encore incertaine, même si en théorie le cumul des voix des trois groupes majoritaires du Parlement et pro-européens, le PPE, les sociaux-démocrates et les libéraux-centristes de Renew Europe, dont font partie les macronistes français, pouvait lui accorder une victoire confortable, avec 444 voix.

Le choix de la ministre de la Défense allemande a en effet crispé nombre d'eurodéputés, les dirigeants de l'UE ayant fait fi des candidats présentés par le Parlement. Ce résultat très serré, avec 19 voix de plus que la majorité, signifie que nombre de députés pro-européens ont refusé de lui accorder leur soutien malgré les consignes de leurs présidents de groupe.

Le PPE et ses 182 élus avaient promis de soutenir massivement Ursula von der Leyen. Avis également très favorable de Renew Europe, qui attendait «moins de cinq» dissensions de la part de ses 108 élus.

Le jeu était beaucoup plus délicat du côté des sociaux-démocrates. Si, officiellement, le groupe S&D (154 élus) avait annoncé sur Twitter «soutenir» Ursula von der Leyen, selon une source interne, environ deux tiers voulaient voter pour et environ un tiers contre, dont les socialistes français et les députés allemands. Ces derniers étaient particulièrement virulents contre la candidature de leur compatriote, sur fond de difficultés rencontrées par la coalition gouvernementale en Allemagne.

Quatrième force politique du Parlement européen, les Verts (74 élus) avaient été clairs : ils comptaient voter contre. De même que le groupe de droite souverainiste «Identité et Démocratie» (73 membres, dont ceux de la Ligue italienne, du Rassemblement national français et de l'AfD allemand). Groupe le plus petit, la gauche radicale (GUE/NGL, 41 élus) avait aussi annoncé qu'elle s'opposerait à sa candidature.

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