Lundi 15 juillet
Le président français Emmanuel Macron a déclaré le 15 juillet qu'il s'entretiendrait avec ses homologues iranien Hassan Rohani, russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump cette semaine, dans le cadre des efforts déployés par Paris pour prévenir une escalade des violences au Moyen-Orient.
Lundi 8 juillet
Le président américain, Donald Trump, s'est entretenu ce 8 juillet par téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron au sujet du programme nucléaire iranien, a annoncé la Maison Blanche.
Les deux hommes «ont discuté des efforts en cours pour s'assurer que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire et pour mettre fin au comportement déstabilisateur de l'Iran au Moyen-Orient», selon un communiqué.
Peu auparavant, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé que l'Iran avait commencé à enrichir de l'uranium à un degré supérieur à celui autorisé par l'accord conclu en 2015 avec les grandes puissances.
«Les inspecteurs de l'Agence ont vérifié le 8 juillet que l'Iran enrichit de l'uranium au-delà de 3,67%», a indiqué un porte-parole de l'agence dans un communiqué. Téhéran avait annoncé dans la journée avoir enrichi de l'uranium à au moins 4,5%, en réponse au rétablissement des sanctions américaines.
Le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, se rendra en Iran les 9 et 10 juillet pour rencontrer les autorités iraniennes afin d'oeuvrer à une «désescalade», a fait savoir l'Elysée.
Emmanuel Bonne «se rend à Téhéran pour assembler les éléments d'une désescalade, avec des gestes qui doivent être faits immédiatement avant le 15 juillet», a ajouté la présidence française sans autre précision, après que Téhéran a annoncé produire de l'uranium enrichi à au moins 4,5%, au-delà de la limite autorisée par l'accord de 2015 sur son programme nucléaire.
A son tour, l'Union européenne a appelé l'Iran à «cesser »toutes ses activités d'enrichissement d'uranium contraires aux engagements pris dans l'accord sur le nucléaire.
L'Iran enrichit depuis ce 8 juillet de l'uranium à plus de 4,5%, a fait savoir l'agence iranienne Isna, en citant le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) : «Ce matin, l'Iran a passé le seuil de 4,5% pour l'enrichissement de l'uranium.» Téhéran avait annoncé la veille avoir commencé à enrichir ce minerai à un degré supérieur à la limite de 3,67% imposée par l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015.
Le Kremlin s'est dit «inquiet» de la décision de Téhéran de commencer à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord international sur son programme nucléaire.
«La Russie entend avant tout poursuivre le dialogue et les efforts sur le front diplomatique», a ajouté aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, accusant les Etats-Unis d'être responsables des tensions actuelles.
Un porte-parole de l'agence nucléaire iranienne a annoncé que Téhéran avait dépassé la limite d'enrichissement d'uranium de 3,67% fixée par le pacte de 2015.
Téhéran a mis en garde le 8 juillet les Européens contre toute escalade dans leur réaction aux mesures prises par l'Iran pour réduire ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale dans le cadre de son programme nucléaire.
Si Paris, Londres et Berlin, parties à l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, devaient «se comporter de manière étrange et inattendue alors nous sauterions toutes les étapes suivantes [du plan de réduction des engagements annoncé en mai] et nous mettrions en œuvre la dernière», a ainsi déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abbas Moussavi. Il n'a pas précisé la nature de cette ultime «étape».
Dimanche 7 juillet
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a promis ce 7 juillet à l'Iran «plus d'isolation et de sanctions» après la confirmation par Téhéran que la République islamique allait commencer à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé, malgré le désaccord de la communauté internationale.
«Le dernier développement du programme nucléaire iranien conduira à plus d'isolation et de sanctions. Les nations devraient revenir à l'ancienne politique qui interdisait l'enrichissement pour le programme nucléaire iranien. Le régime iranien, équipé d'armes nucléaires, constituerait une menace encore plus grande pour le monde», a tweeté le secrétaire d'Etat américain.
La France a fait part de sa «grande inquiétude» ce 7 juillet après l'annonce par l'Iran qu'il commençait à enrichir de l'uranium à un taux prohibé par l'accord nucléaire de Vienne et l'a appelé à cesser toute activité «non conforme» à ce texte.
«Nous demandons fermement à l’Iran de mettre un terme à toutes les activités non conformes à ses engagements au titre du JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action)», a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, dans un communiqué.
A son tour, l'Allemagne «incite fermement» l'Iran à cesser l'enrichissement d'uranium.
Londres appelle Téhéran à «arrêter immédiatement» l'enrichissement de l'uranium au-dessus de 3,67%.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a qualifié ce 7 juillet de développement «très dangereux» l'annonce par l'Iran qu'il commencerait ce jour à enrichir de l'uranium à un niveau prohibé par l'accord sur son programme nucléaire conclu en 2015.
Pour RT France, Kourosh Shamlou, avocat, revient sur les tensions entre Téhéran et Washington alors que l'Iran s'apprête à enrichir l'uranium au-delà de la limite autorisée par l'accord sur le nucléaire de 2015.
«Il suffit d’un petit dérapage pour qu’une guerre commence», estime-t-il.
L'Iran menace également de s'affranchir d'autres obligations «dans 60 jours», à moins qu'une «solution» soit trouvée avec ses partenaires dans le cadre de l'accord sur le nucléaire iranien pour répondre à ses demandes.
«Sur ordre reçu du président [Hassan Rohani], la deuxième phase [du plan de réduction des engagements de l'Iran] a commencé aujourd'hui», a déclaré le matin du 7 juillet à la presse Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).
«Dans quelques heures», le temps de régler quelques détails techniques, l'Iran reprendra «l'enrichissement [de l'uranium] au-dessus de 3,67%», a ajouté Behrouz Kamalvandi, sans donner de chiffre précis quant au nouveau taux retenu par Téhéran pour ses activités d'enrichissement.
Le 6 juillet, lors d' un entretien téléphonique de plus d'une heure, le président français Emmanuel Macron a fait part à son homologue iranien Hassan Rohani de sa «forte préoccupation face au risque d'affaiblissement de l'accord [nucléaire iranien et des] conséquences qui s'en suivraient nécessairement», selon la présidence française.
En même temps, Emmanuel Macron a dit vouloir «explorer d'ici au 15 juillet les conditions d'une reprise du dialogue avec toutes les parties».
Le président iranien Hassan Rohani a annoncé le 3 juillet que Téhéran allait enrichir l'uranium 235 à un niveau de pureté supérieur à 3,67%, la limite imposée par l'accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en juillet 2015.
C'est un des éléments de la riposte iranienne à la décision annoncée en mai 2018 par le président américain Donald Trump de sortir unilatéralement les Etats-Unis de ce pacte, et de rétablir les sanctions américaines contre l'Iran qui avaient été levées en vertu de l'accord.
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