La crise humanitaire, sécuritaire et politique au Yémen se poursuit : les rebelles houthis ont intensifié ces derniers semaines les attaques de drone contre le royaume saoudien, qui intervient militairement depuis 2015 à la tête d'une coalition. Prise en étau, la population paie le prix fort. Selon le dernier rapport de l’ONU publié le 28 juin, la guerre dans ce pays a provoqué plus de 11 000 victimes, dont 7 500 enfants.
Dans un interview exclusive accordée à RT France, l’ambassadeur du Yémen en France, Riad Yassin, accuse les rebelles houtis d’empêcher l’instauration d’un processus de paix durable. «La dernière fois à Stockholm [où se sont déroulés des pourparlers de paix en décembre 2018], il y a eu des premiers pas de fait. Nous avons créé une feuille de route afin de faire revenir la paix au Yémen. Mais il n’y a plus de négociations car ils [les houthis] refusent de mettre en œuvre la résolution de l’ONU 2 216 [appelant à une solution politique inclusive].Ils refusent également de relâcher les prisonniers, de laisser passer les aides humanitaires, de se retirer du port d’Hodeïda et d’autres positions. Nous sommes confrontés à un groupe de milices qui refusent tout accord.»
Ce n’est pas une guerre qui se résume [à un conflit] entre chiites et sunnites ni une guerre entre l’Iran et l’Arabie saoudite mais [une guerre] entre les houthis et le peuple yéménite
Le diplomate a en outre, sans les nommer, accusé «certaines personnalités politiques occidentales» d’utiliser la guerre à des fins particulières, notamment au détriment de l’Arabie saoudite ou des Emirats arabes unis, engagés militairement dans le conflit. «La guerre au Yémen n’est pas une guerre par procuration. Les houthis représentent seulement 1% des 27 millions d’habitants […]. Ce n’est pas une guerre qui se résume [à un conflit] entre chiites et sunnites ni une guerre entre l’Iran et l’Arabie saoudite mais [une guerre] entre les houthis et le peuple yéménite», a-t-il martelé.