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Après le retour de la Russie, l'Ukraine souhaite suspendre sa participation au Conseil de l'Europe

Eu égard à la réintégration de la Russie, Kiev souhaite suspendre sa participation aux travaux de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, sauf si ceux-ci concernent «la suspension des droits de la délégation russe».

Le président ukrainien a fait part le 25 juin de sa déception après la décision de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) d'autoriser le retour de la délégation russe en son sein – mettant fin à cinq ans de crise institutionnelle avec Moscou – et le chef de la délégation ukrainienne a annoncé l'intention de son pays d'y suspendre sa participation.

«La décision de la délégation ukrainienne : arrêter sa participation aux travaux de l'APCE hormis pour les questions liées à la suspension des droits de la délégation russe», a ainsi affirmé sur Facebook Volodymyr Ariev, le chef de la délégation ukrainienne.

Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment

Kiev demande également que cette question soit abordée en urgence au Parlement ukrainien et que le chef de l'Etat ainsi que le ministère des Affaires étrangères «déterminent une position claire» sur le futur de la participation de l'Ukraine aux instances du Conseil de l'Europe, a ajouté le responsable.

Zelensky regrette de n'avoir pas réussi à convaincre Macron et Merkel

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s'est dit pour sa part «déçu» par la décision d'autoriser un retour de la Russie à l'APCE, affirmant avoir essayé de dissuader la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron de le soutenir.

«Il est dommage que nos partenaires européens ne nous aient pas écoutés et qu'ils aient agi différemment», a-t-il commenté sur Facebook, tout en saluant la «délégation ukrainienne et ses alliées», qui se sont «battues jusqu'au bout» contre cette décision.

Après neuf heures de débat houleux et le vote de multiples amendements, les parlementaires des Etats membres du Conseil de l'Europe ont voté dans la nuit du 24 au 25 juin la possibilité pour la Russie de participer de nouveau à l'APCE, ce qui n'était plus le cas depuis le rattachement par référendum de la Crimée à la Russie en 2014. Sans pouvoir contraignant, l'APCE, l'un des organes du Conseil de l'Europ  – basé à Strasbourg et indépendant de l'Union européenne – émet des recommandations ou demande des comptes aux gouvernements sur les droits de l'homme et la démocratie.

La Russie, qui entretient une histoire houleuse avec l'organisation vieille de 70 ans, avait menacé de quitter purement et simplement le Conseil de l'Europe. Cela aurait été une première et aurait privé les citoyens russes de tout recours auprès de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), son bras juridique.

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