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Les centristes espagnols abandonnent Valls à cause de son soutien au maire barcelonais de gauche

Manuel Valls, pour faire barrage à l'indépendantiste catalan Ernest Maragall aux élections municipales à Barcelone, a décidé de soutenir la maire sortante de gauche. Contre l'avis des libéraux Ciudadanos, qui l'ont aussitôt exclu.

Le parti de centre-droit Ciudadanos a décidé le 17 juin de rompre avec Manuel Valls à Barcelone, en raison de la décision de l'ancien Premier ministre français de voter en faveur de l'élection de la maire sortante du parti de gauche radicale «Barcelone en commun».

Contre l'avis du parti qui l'avait soutenu aux municipales, Manuel Valls et deux autres des six élus sur sa liste ont apporté le 15 juin leurs voix décisives à Ada Colau, au sein du conseil municipal de Barcelone, lui permettant d'être reconduite à la tête de la deuxième ville d'Espagne.

Barrer la route à l'indépendantisme

Manuel Valls, désormais conseiller municipal de Barcelone, avait justifié ce vote coup de théâtre «sans contreparties» par sa volonté de barrer la route à l'indépendantiste catalan Ernest Maragall, arrivé de peu en tête du scrutin. L'ancien Premier ministre français avait retweeté sur son compte ces propos du député de l'Essonne Francis Chouat, qui a pris sa succession à l'Assemblée nationale française : «L’enjeu pour la mairie de Barcelone était qu’elle ne tombe pas dans l’escarcelle séparatiste». 

«Nous avons décidé de nous séparer de Manuel Valls et nous aurons deux groupes séparés [au sein du conseil municipal]. La décision est immédiate» et a «été communiquée» à l'ancien Premier ministre français, a déclaré Ines Arrimadas, une responsable de Ciudadanos. «La divergence [entre le parti et Manuel Valls] est très importante», a-t-elle ajouté.

Les relations entre Ciudadanos et Manuel Valls se sont tendues récemment sur un autre sujet, celui du rapport des libéraux avec le parti nationaliste Vox. Ce dernier – arrivé quatrième aux élections municipales à Barcelone, sa ville natale –, avait publiquement désapprouvé la stratégie de Ciudadanos d'accepter les voix de Vox pour conquérir des collectivités locales.

Le Parti Populaire (PP, conservateur) a repris le 15 juin à la gauche la mairie de Madrid, main dans la main avec Ciudadanos grâce aux voix décisives de Vox.

«Toute alliance avec Vox pour conquérir une région ou une grande ville, je pense à la capitale espagnole, serait pour moi une rupture totale et définitive», avait déclaré récemment Manuel Valls.

«J'appelle à lutter, contre le populisme de gauche ou de droite et contre le nationalisme», avait tweeté le compte de campagne de Manuel Valls.

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