Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a inauguré ce 16 juin une nouvelle colonie sur la partie du plateau du Golan annexée et occupée par Israël, baptisée «Ramat Trump» – la «colline Trump» en hébreu – en l'honneur du président américain.
Donald Trump a reconnu le 25 mars la souveraineté d'Israël sur la partie du Golan que l'Etat hébreu avait prise à la Syrie pendant la guerre des Six jours de 1967, puis annexée en 1981, une décision qui n'a pas été reconnue par la communauté internationale.
«Le Golan est israélien et le restera toujours», a déclaré Benjamin Netanyahou, qualifiant le président Donald Trump de «très grand ami d'Israël qui a pris des décisions qui n'avaient pas été prises auparavant».
Installé autour d'une grande table, le conseil des ministres, réuni exceptionnellement sous une tente dans le nord du plateau du Golan, a voté l'appellation de la nouvelle colonie «Ramat Trump». Présent, l'ambassadeur des Etats-Unis, David Friedman, a salué un «geste extraordinaire». Celle-ci devrait se construire sur le site d'une ancienne colonie : un kibboutz du nom de «Quela Bruchim», fondé en 1984 et dans lequel seules quatre familles vivent encore, dans des mobile-homes. Les colonies, des implantations civiles israéliennes dans des territoires occupés, sont illégales au regard du droit international.
A l’extérieur de la tente, un panneau portant le nom de la colonie a été dévoilé peu après l'annonce devant un public constitué de responsables locaux, juifs et druzes.
«Le futur d'Israël»
«Le président Trump prouve une fois de plus son engagement pour la sécurité et le futur d’Israël», a salué le Premier ministre israélien debout devant le panneau. Il a rappelé que Donald Trump avait fait transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem en mai 2018.
L'inauguration d'une nouvelle colonie, «ce qui n'a pas été fait depuis de nombreuses années», a souligné Benjamin Netanyahou, «va impulser le développement du plateau du Golan» selon lui. Il a en outre promis que l'Etat hébreu investirait dans la construction d'habitations et de routes, mais aussi dans l'éducation et le tourisme.
Vladimir Pelopzerkovski, un habitant de ces mobile-homes, a confié à l'AFP avoir dit en personne à Benjamin Netanyahou qu'il espérait que cela ne resterait pas seulement des promesses. «Je ne suis pas convaincu que ces promesses apportent un vrai changement», a ajouté l'homme de 75 ans.
En 1949, le gouvernement israélien avait baptisé une localité dans le centre du pays «Kfar Truman» – le village Truman en hébreu – afin de remercier le président américain Harry Truman d'avoir été le premier à reconnaître l'indépendance d'Israël le 14 mai 1948.
Environ 23 000 Druzes, minorité arabophone et musulmane également présente en Syrie et au Liban voisin, vivent sur la partie du Golan occupée et annexée par Israël, ainsi que 25 000 colons israéliens arrivés depuis 1967. Ces Druzes sont apatrides : ils ont perdu leur nationalité syrienne et beaucoup ont refusé la carte d'identité israélienne. Ils se considèrent comme Syriens et sont farouchement opposés à l'annexion du territoire par l'Etat hébreu.