Les Etats-Unis, par la voix du président américain Donald Trump, continuent de souffler le chaud et le froid sur le dossier iranien, restant fidèles à la stratégie du «fou» initiée par le locataire de la Maison Blanche depuis le début de son mandat.
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Alors qu'il est en visite d'Etat au Royaume-Uni, Donald Trump a ainsi fait savoir qu'il y avait «toujours une possibilité» de conflit armé avec Téhéran. «Est-ce que je le souhaite ? Non. Mais il y a toujours une possibilité», a-t-il répondu de façon alambiquée au journaliste britannique Piers Morgan le 4 juin, tout en insistant qu'il préférerait «discuter» avec l'Iran, bien qu'il soit prêt à prendre «toutes les décisions» pour empêcher l'Iran de devenir une puissance nucléaire.
«La seule chose, c'est que nous ne pouvons pas leur laisser obtenir d'armés nucléaires. J'en sais beaucoup à propos des armes nucléaires. Je suis celui que l'on briefe à ce sujet et qui doit l'étudier», a-t-il poursuivi, confiant avoir l'«énorme responsabilité» d'être en charge de l'arsenal nucléaire américain. «Je suis prêt à le gérer», a-t-il néanmoins assuré.
Diffusée dans l'émission «Good Morning Britain», l'interview intervient au dernier jour de la visite d'Etat du milliardaire américain. Celui-ci est en difficulté sur le dossier iranien, n'arrivant pas – bien que soutenu politiquement et médiatiquement par son allié israélien – à convaincre les Etats européens de sortir de l'accord de Vienne, que les Etats-Unis ont quitté unilatéralement en mai 2018.
Les tensions américano-iraniennes n'ont fait qu'augmenter depuis. Washington a récemment renforcé sa présence militaire au Moyen-Orient en guise d'«avertissement» à Téhéran. Le 1er juin se sont ainsi déroulés des exercices militaires américains dans le ciel et en mer au large de l'Iran : un bombardier stratégique B-52 et un porte-avion ont été déployés dans le golfe persique. Les forces armées américaines ont alors évoqué des «opérations de simulation de frappes», expliquant vouloir envoyer «un message clair et indubitable au régime iranien».
Le président américain avait auparavant menacé Téhéran de représailles s'il s'attaquait aux intérêts américains. Le chef de la diplomatie iranienne, Javad Zarif, avait répliqué, faisant valoir la résistance de son pays aux agresseurs durant des millénaires.