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Troubles au Kosovo : la justice kosovare demande la levée de l'immunité d'un Russe employé par l'ONU

Mikhaïl Krasnochtchekov a été arrêté par la police du Kosovo le 28 mai avant d'être libéré le jour même. Souffrant d'une blessure grave à la tête, il doit être évacué en Serbie pour être soigné mais un procureur kosovar souhaite le poursuivre.

Le procureur de Mitrovica, la principale ville du nord du Kosovo, a demandé ce 29 mai la levée de l'immunité diplomatique de Mikhaïl Krasnochtchekov, un ressortissant russe employé par les Nations unies au Kosovo. Les autorités kosovares le soupçonnent d'avoir fait obstruction à une opération de la police contre le crime organisé.

Selon le chef de la police du Kosovo, Mikhaïl Krasnochtchekov et un autre employé de l'ONU ont été arrêtés le 28 mai alors qu'ils se trouvaient dans un véhicule portant des plaques de la MINUK qui aurait servi à barrer l'entrée de la ville de Zubin Potok. Les forces spéciales kosovares affirment en effet avoir rencontré une «résistance armée» dans certaines zones du Nord à majorité serbe, ainsi que des barrages érigés par des civils essayant d'empêcher le déroulement de l'opération.

Ce 29 mai, la diplomatie russe a fait part de son indignation. «L'intention de Pristina de demander la levée de l'immunité de Mikhaïl Krasnochtchekov est une tentative de gangsters de déformer complètement ce qu'il s'est passé. Il s'agit d'une attaque effrontée contre un membre du personnel de la mission de l'ONU (au Kosovo) qui était dans l'exercice de ses fonctions. Nous répétons que nous chercherons à enquêter sur l'incident et à déterminer la responsabilité des Albanais du Kosovo», a déclaré l'ambassade de Russie en Serbie.

La minorité serbe du Kosovo mobilisée contre la police

De son côté la Mission des Nations unies au Kosovo (MINUK) a fait savoir que Mikhaïl Krasnochtchekov avait bien été blessé au visage, et brièvement détenu le 28 mai par la police. Selon le directeur adjoint de l'hôpital de Kosovska-Mitrovica, Zlatan Elek, cité par l'agence RIA Novosti, il sera transféré à Belgrade, en Serbie, pour y être soigné. «L’état du patient est stable, il est conscient, il peut marcher, parler, communiquer, mais en raison de la blessure à la tête qu’il a reçue, il doit être transféré à l’Académie de médecine militaire de Belgrade», a précisé le médecin.

Plusieurs milliers de Serbes ont manifesté à Mitrovica contre les raids de la police kosovare. Durant le rassemblement, le leader politique serbe Goran Rakic a condamné les arrestations. «Les Serbes ne partiront pas malgré les brutalités», a-t-il martelé.

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