Pour Laurent Fabius, la Hongrie «ne respecte pas les valeurs communes de l'Europe». Des propos qui ont irrité Budapest, alors que le pays tente de limiter l'afflux de migrants qui s'y introduisent via la frontière avec la Serbie. En réaction, le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjarto a convoqué un représentant de l'ambassade de France en Hongrie.
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«Quand je vois un certain nombre de pays d'Europe qui n’acceptent pas les contingents [de répartition des migrants], je trouve ça scandaleux», avait rajouté le chef de la diplomatie française, arguant que la Hongrie devait «bien sûr» démanteler le mur qui la sépare de la Serbie, et que l'Union européenne (UE) devait avoir «une discussion sérieuse et sévère» avec Budapest. Son homologue hongrois a réagi, affirmant que ces «déclarations ne pouvaient pas rester sans réponse [et qu'il fallait] présenter officiellement la position de la Hongrie».
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Pour Peter Szijjarto, «un bon Européen est celui qui suit les règles de l'Europe» en vertu desquelles «tous les membres de l'UE s'engagent à protéger leurs propres frontières ainsi que celles extérieures de l'UE». Selon le ministre, «La Hongie […] remplit ses engagements envers l'Union», affirme-t-il, faisant référence au mur et au fil barbelé que le pays a érigé le long de ses 175 kilomètres de frontière avec la Serbie. Une tentative de stopper les flux de migrants qui traversent les Balkans pour tenter de rentrer en Hongrie et donc en UE. Budapest a par ailleurs annoncé un renforcement de 2 000 policiers pour protéger ses frontières, qui doivent être déployés après le 1er septembre.
Depuis janvier 2015, la frontière qui sépare la Serbie et la Hongrie a vu le passage de 140 000 migrants. Fuyant la guerre, la plupart viennent de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan.
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