Les migrants au centre d'un Sommet de Vienne, chamboulé

Les migrants au centre d'un Sommet de Vienne, chamboulé© Heinz-Peter Bader Source: Reuters
Des réfugiés dans le centre autrichien de Traiskirchen
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Les migrants sont au coeur des discussions entre l'Union européenne et les pays des Balkans, ce jeudi 27 août. La région est devenue en quelques mois la nouvelle porte d'entrée vers l'Europe. Les pays saturés et débordés appellent à l'aide.

Cela fait près d'un an que la date du Sommet de Vienne avait été fixée. Cette rencontre entre les principaux acteurs de l'Union européenne, dont Angela Merkel, et les pays des Balkans de l'Ouest devait essentiellement porter sur la possibilité d'élargir la «coopération» entre les les deux zones. Mais l'ordre du jour a été bousculé. Car à Vienne, il sera aujourd'hui surtout question des migrants.

Ils arrivent de Syrie, d'Irak, d'Albanie, du Kosovo ou de Serbie. A pied, en bus, en trains, ils sont des milliers chaque jour à traverser cette région des Balkans pour atteindre l'Europe, leur sésame pour une vie meilleure, loin de la guerre ou de la misère. Un transfert massif de populations qui déstabilise des pays comme la Hongrie -qui a déjà enregistré plus de 100 000 demandes d'asile depuis le début de l'année, avec des pics d'arrivée frôlant les 2000 migrants/jour cet été- et qui exacerbe les tensions dans la région.

En savoir plus: Migrants, «ce n'est pas tant une crise de l'immigration qu'une crise de l'Europe» 

«L'Union européenne distribue ses fonds pour la protection des frontières d'une manière humiliante. Les anciens Etats membres ont monopolisé l'argent de nouveaux membres » s'agace Janos Lazar, le chef de cabinet du Premier ministre hongrois, et ce alors que les incidents ne cessent de se multiplier dans le pays totalement débordé. Le Premier ministre tchèque, Bohuslav Sobotka, appelant, quant à lui, l'UE à organiser une action conjointe de protection des frontières extérieures de l'alliance».

Même exaspération chez les pays frontaliers de l'Union. La Macédoine et la Serbie, devenues des points de passage obligatoires sur la route dite «Balkans de l'Ouest» intiment à Bruxelles d'agir. «C'est une vraie migration de peuples (...) Je crois que l'Union européenne doit proposer un plan d'action et puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes en train de supporter le poids du problème» a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic lors d'une conférence de presse.

Depuis des semaines, les «28» n'arrivent pas à se mettre d'accord sur une répartition équitable des demandeurs d'asile, peinant également à mettre en place les centres censés soulager les pays de première entrée pour faire le tri entre migrants économiques et réfugiés. Pire, la France, l'Allemagne ou encore le Royaume-Uni -qui a enregistré un taux record d'entrées de 330 000 personnes en mars de cette année- accusent leurs partenaires de laxisme.

Un argument balayé sèchement par le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni: «Demander à la Grèce et à l'Italie de faire leur devoir en matière d'immigration est comme demander à un pays frappé par des inondations d'intensifier la production de parapluies». Cette crise migratoire est la plus grave que connaît l'Union européenne depuis la Seconde guerre mondiale. 

 

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