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Investi président, Zelensky se fixe comme tâche l'instauration d'un «cessez-le-feu» dans le Donbass

Volodymyr Zelensky a déclaré ce 20 mai lors de son discours d'investiture que sa «première tâche» était d'arriver à un cessez-le-feu dans l'Est ukrainien. Il a martelé, en outre, que Kiev ne renoncerait «jamais» à son intégrité territoriale.

«Notre première tâche, c'est d'arriver à un cessez-le-feu dans le Donbass», a déclaré le nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors de son discours d'investiture ce 20 mai. Il a en outre annoncé des législatives anticipées.

Elever l'autorité de l'Ukraine dans le monde

«Je m'engage, par toutes mes actions, à protéger la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine, à veiller au bien-être de la patrie et du peuple ukrainien, à défendre les droits et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l'Ukraine, à remplir mes devoirs dans l'intérêt de tous mes compatriotes, à élever l'autorité de l'Ukraine dans le monde», a-t-il également fait savoir, cité par l'AFP. Selon la BBC, il a également pris pour exemple plusieurs Etats : «Nous devons devenir des Islandais en football, des Israéliens pour la défense de notre patrie et des Japonais en matière de technologie.»

Le nouveau chef d'Etat a fait savoir que Kiev, sous sa présidence, ne renoncerait en rien aux territoires de l'est : «Je suis prêt à perdre mon poste, sans hésitation, afin d'obtenir la paix – sans perdre notre territoire, jamais», a-t-il prévenu, selon des propos rapportés par le journal Kyiv Post.

Dans la foulée de sa victoire écrasante à l'élection présidentielle le 21 mai contre le président sortant Petro Porochenko, Volodymyr Zelensky avait promis de «relancer» le processus de paix dans la région, dans le cadre des accords de Minsk II signés en février 2015. «Le plus important est de cesser le feu», avait-il fait valoir. Lors de la campagne électorale, il s'était notamment dit confiant dans la recherche d'une solution pacifique, diplomatique avant tout, au conflit dans le Donbass, où les républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk tiennent toujours tête à l'armée régulière de Kiev.

La question de l'usage de la langue russe en Ukraine

Pour autant, avant de passer la main au nouveau président, le gouvernement de Petro Porochenko issu du coup d'Etat de l'Euromaïdan en 2014, a tenté de consolider sa politique visant les populations russophones de l'est du pays.

Ne cherchez pas à étouffer le russe

Le Parlement ukrainien a ainsi adopté le 25 avril une loi renforçant l'usage de la langue ukrainienne. Ce texte élargit les quotas sur l'usage de l'ukrainien dans les médias audiovisuels et rend plus strict son utilisation dans les cadres officiels. Pourtant, selon un sondage réalisé en 2017 par l'Institut international de la sociologie de Kiev et cité par l'AFP, 14% de la population considère le russe comme sa langue maternelle et 17% le russe et l'ukrainien à titre égal. Durant la campagne, en février dernier, Volodymyr Zelensky s'était prononcé en faveur de l'utilisation de langue russe dans les régions où elle est parlée historiquement. «Ne cherchez pas à étouffer le russe», avait-il plaidé.

Autre tentative de peser sur les orientations futures de Volodymyr Zelensky, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine a menacé le 15 mai dernier – deux jours avant de démissionner – de retirer son pays des accords de Minsk visant à mettre un terme à la guerre civile dans l'est de l'Ukraine. Paris avait critiqué cette position de Kiev, signe, peut-être, que les Occidentaux souhaiteraient tourner la page Porochenko. Volodymyr Zelensky, après s'être rendu à Paris et Berlin dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, a en tout état de cause su donner des gages : en l'espèce, sa volonté affirmée de voir l'Ukraine rejoindre l'Union européenne... et l'OTAN.

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