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L'armée sud-coréenne affirme que Pyongyang a tiré deux missiles

Selon l'armée sud-coréenne, Pyongyang aurait effectué des tirs ce 9 mai, alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord venait d'arriver à Séoul.

Pyongyang aurait procédé ce 9 mai au tir de deux missiles alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord Stephen Biegun est en visite à Séoul, selon un communiqué de l'armée sud-coréenne. Celle-ci affirme que la Corée du Nord a «tiré ce qui semble être deux missiles de courte portée». Les tirs auraient été effectués vers l'est sur des distances respectives de 270 et de 420 kilomètres. Washington et Séoul sont en train de procéder à des analyses, selon la même source. 

Plus tôt dans la journée, l'armée sud-coréenne avait déclaré que «des tirs de projectiles» avaient été effectués à partir de Sino-ri, base militaire en service depuis plusieurs décennies et située à 75 kilomètres au nord-ouest de Pyongyang. 

Le président sud-coréen Moon Jae-in a affirmé que ces tirs pourraient rendre les négociations plus difficiles avec les Etats-Unis sur le nucléaire. Ces tirs constituent un événement «profondément préoccupant» et «cela ne contribue pas à l’amélioration des relations entre les deux Corées et aux efforts visant à atténuer les tensions militaires», selon une porte-parole de la présidence sud-coréenne.

Stephen Biegun a rencontré ce 9 mai son homologue sud-coréen Lee Do-hoon. Le 10 mai, il doit s'entretenir avec les ministres sud-coréens des Affaires étrangères et de l’Unification. L'objectif est de tenter de relancer les négociations de dénucléarisation entre Washington et Pyongyang, actuellement en suspens. La question de l'aide alimentaire qui doit être envoyée par Séoul à son voisin du nord doit aussi être abordée. 

«Missile» pour Séoul, un «exercice de routine» selon Pyongyang

Officiellement, la Corée du Nord n'a pas procédé à un tir de missile depuis novembre 2017. Mais plusieurs projectiles ont déjà été tirés le 4 mai, dont un missile de courte portée selon des experts.

Concernant ces tirs, les images diffusées par les médias nord-coréens montrent un engin similaire au missile russe Iskander à un étage, d'après les experts. Il ressemble à une arme présentée par la Corée du Nord au cours d'un défilé militaire l'année dernière, au moment où s'amorçait la détente sur la péninsule. Pyongyang s'est toutefois refusé à employer le terme de «missile», indiquant que l'exercice avait impliqué «plusieurs lance-roquettes de longue portée et armes tactiques guidées». Il s'agissait d'un «exercice de routine» qui s'est déroulé dans les eaux territoriales nord-coréennes et les projectiles ne constituaient pas une menace pour les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon, selon un responsable nord-coréen.  

Washington n'a pas davantage utilisé le terme de missile. Le président américain Donald Trump présente en effet l'absence depuis plus d'un an d'essai nucléaire ou de tir de missile balistique intercontinental (ICBM) comme un succès de politique étrangère majeure.

Pendant sa rencontre historique avec le président américain Donald Trump en juin 2018 à Singapour, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un s'était engagé à travailler en vue d'une «dénucléarisation complète» de la péninsule coréenne. 

Mais le scepticisme a grandi avec l'absence d'avancées concrètes et les deux dirigeants se sont quittés en février à Hanoï, au Vietnam, sans conclure d'accord. Kim Jong-un réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de Donald Trump, en échange d'un début de dénucléarisation jugé trop timide.

Kim Jong-un a rencontré fin avril le président russe Vladimir Poutine à Vladivostok lors d'un premier sommet, pendant lequel il s'est plaint de la «mauvaise foi» des Américains dans la crise nucléaire.

Depuis l'échec de Hanoï, la Corée du Nord a accusé Séoul de s'être rangée du côté de Washington et les relations entre les deux frères ennemis se sont de nouveau dégradées.

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