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Libye : au moins neuf soldats tués dans une attaque revendiquée par l'Etat islamique

L'Etat islamique a revendiqué, le 4 mai, une attaque contre une caserne tenue par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar à Sebha, dans le sud du pays. Selon des sources concordantes, au moins neuf soldats ont été tués.

Neuf soldats de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar ont péri le 4 mai à Sebha (sud de la Libye), au cours d’une attaque revendiquée par l’Etat islamique (EI). «Le siège du centre de formation (militaire) à Sebha a été la cible d'une attaque terroriste à l'aube menée par des éléments de l'EI, soutenus par des groupes criminels et des mercenaires», a déclaré à l'AFP le maire de la ville, Hamed al-Khayali. Selon l’édile, neuf soldats ont été tués, certains «égorgés et d'autres tués par balles». Un bilan confirmé à l’AFP par un porte-parole du Centre médical de Sebha (CMS), Oussama al-Wafi.

De son côté, dans un communiqué diffusé sur la messagerie Telegram, l’organisation terroriste a confirmé être l'auteur de l’attaque : «Les soldats du califat ont attaqué le siège du commandement de la région militaire de Sebha sous le contrôle des milices hérétiques de Haftar. Tous les prisonniers séquestrés sur la base ont été libérés.»

Une menace terroriste, doublée d’une guerre civile

Cette attaque intervient alors que les offensives du maréchal Haftar contre les forces loyales au gouvernement d'union nationale (GNA) visant à conquérir Tripoli se poursuivent. Les bombardements et affrontements ont déjà fait fuir plus de 40 000 civils, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sous l’œil impuissant de la communauté internationale. 

Déstabilisée par l’intervention de l’OTAN, la Libye est depuis 2014 fracturée par la rivalité entre le chef du gouvernement d'union nationale Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. Le pays, de fait, se trouve divisé en deux. A l’ouest s'étend le pouvoir du gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj. Si cette entité politique, basée à Tripoli, est reconnue par la communauté internationale, elle parvient difficilement à imposer son autorité sur ses propres milices.

Face à elle, le maréchal Khalifa Haftar, qui dit tirer sa légitimité du Parlement de Tobrouk, également reconnu par la communauté internationale. L’Armée nationale libyenne (ANL), qu'il dirige, a étendu son emprise sur l’ensemble de la Cyrénaïque (région orientale de la Libye), où se trouvent les plus grandes réserves de pétrole du pays. A la faveur du ralliement de plusieurs tribus et d’officiers, dont des ex-kadhafistes, le maréchal Haftar a multiplié les succès militaires et poursuit son offensive vers l’ouest. 

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