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Algérie : des gilets orange se constituent en «force d'interposition» (VIDEO)

Se voulant «force d'interposition», des manifestants vêtus de gilets orange se placent entre la police et les jeunes qui viennent parfois la provoquer lors des manifestations à Alger. Témoignage de l'un d'entre eux.

Sur leurs gilets orange, on peut lire le mot «Silmiya», qui signifie pacifique en arabe et constitue le mot d'ordre de la contestation en Algérie. Ces bénévoles, qui se sont constitués en «force d'interposition» citoyenne, se sont donné pour mission de prévenir les heurts entre policiers et manifestants et de maintenir le calme au cours des manifestations algériennes. Et ce alors que la mobilisation s'est distinguée par un pacifisme qui a impressionné le monde entier.

Ces gilets orange sont venus s'ajouter aux nombreux groupes - identifiés par des brassards ou gilets de diverses couleurs - qui depuis le 22 février, début d'un mouvement de contestation en Algérie inédit et spontané, ont éclos pour orienter les manifestants, apporter les premiers soins ou nettoyer les rues.

Lors de la manifestation du 3 mai, la onzième depuis le début de la mobilisation, ils étaient encore là. Rencontré dans le centre de la capitale algérienne, Remdane Cherif Debah espère que les manifestations resteront pacifiques et que les Algériens seront «main dans la main». «Notre objectif principal est que le pays se construise», explique-t-il.

Le jeune homme précise que le 12 avril, lors du huitième vendredi de mobilisation, des agressions et des cas de harcèlement sexuel contre des femmes ont eu lieu dans le tunnel des facultés dans lequel s'engouffraient jusque-là les manifestants, raison pour laquelle les forces de l'ordre en ont bloqué l'accès. Le même jour, des jeunes se sont battus avec la police, cette dernière ayant utilisé des gaz lacrymogènes. Un jeune homme, Ramzy Yetou, est décédé dans ces violences. C'est suite à ce vendredi que les gilets orange sont apparus lors de la neuvième mobilisation et sont présents depuis, s'interposant systématiquement entre les jeunes agités et la police pour éviter tout débordement.

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