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Autriche : le chef du parti anti-immigration FPÖ évoque des «changements de population»

Le chef du Parti de la liberté autrichien (FPÖ), qui partage le pouvoir en Autriche avec le conservateur Sebastian Kurz, a affirmé sans ambages que son parti était en première ligne contre les «changements de population».

La déclaration mettra-t-elle dans l'embarras le parti conservateur autrichien ÖVP, en coalition au pouvoir avec le parti anti-immigration FPÖ ? Heinz-Christian Strache, chef du FPÖ et vice-chancelier d'Autriche, a évoqué la notion de «changements de population» au cours d'une interview au quotidien Kronen Zeitung publiée le 28 avril. 

«Nous gardons constamment le cap pour notre patrie autrichienne, la lutte contre les changements de population, comme le peuple l’attend de nous», a-t-il ainsi affirmé sur une question sur une polémique autour d'un élu local du FPÖ, contraint à la démission après avoir comparé les migrants à des rats, dans un poème. 

Nous ne voulons pas devenir une minorité dans notre propre pays

Relancé par son intervieweur, piqué par l'emploi du terme «changement de population», le président du FPÖ et ministre fédéral de la Fonction publique et des Sports a assumé ses propos. «C'est une réalité. Nous ne voulons pas devenir une minorité dans notre propre pays», a-t-il précisé.

La notion de «changement de population», rappelant celle, qui est controversée en France, de «grand remplacement» de l'écrivain Renaud Camus, a eu un vaste écho dans la presse récemment après l'attaque terroriste contre des musulmans de Christchurch, menée par un terroriste extrémiste de droite australien qui s'en est prévalue.

En France, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national (RN) allié du FPÖ au parlement européen, avait de son côté déclaré ne pas «connaître» la «théorie du grand remplacement» et n'avoir «jamais utilisé ce terme-là». Jordan Bardella, tête de liste du RN aux élections européennes, avait quant à lui parlé de «substitution de populations» dans certains quartiers sans pour autant souscrire à la «théorie du grand remplacement». 

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