Après le dépouillement de 99% des bulletins de vote, les sociaux-démocrates du PSOE, menés par l'actuel président du gouvernement Pedro Sanchez, arrivent en tête avec près de 29% des voix et 123 députés, nettement plus que les 85 remportés aux législatives de 2016, mais loin de la majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre.
Le PSOE est ainsi loin devant tous ses concurrents, sans pour autant atteindre la majorité absolue. Il sera donc obligé de bâtir une coalition hétérogène, qui pourrait inclure des indépendantistes catalans, pour espérer continuer de gouverner.
Les conservateurs du Parti populaire (PP), de leur côté, sont en pleine dégringolade et obtiendraient 65 sièges, contre 137 en 2016. Les libéraux centristes de Ciudadanos décrocheraient quant à eux 57 sièges, contre 32 en 2016. La droite nationaliste de Vox, parti né en 2013, obtiendrait près de 10% des suffrages et 24 sièges, faisant ainsi son entrée au Parlement. Même en unissant leurs forces, ces trois partis ne pourraient pas rééditer le succès qu'ils ont obtenu en Andalousie et parvenir ensemble au pouvoir.
A gauche du spectre politique, la coalition Unidos Podemos autour de Podemos, serait en recul, avec environ 14% des voix et 42 sièges (contre 71 en 2016). Une alliance avec le PSOE ne permettrait donc pas à ces deux seuls partis de disposer d'une majorité absolue, n'atteignant que 165 sièges.
Le scrutin pourrait de fait déboucher sur une poursuite de l'instabilité qui marque la politique espagnole depuis la fin du bipartisme PP-PSOE en 2015, avec un parlement fragmenté et des divisions exacerbées par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Le taux de participation a été de 75,80 %, près de neuf points de plus qu'en 2016, selon le ministère de l'Intérieur.
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