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Cuba appelle la communauté internationale à freiner «la folie et l'irresponsabilité» de Washington

Le ministre cubain des Affaires étrangères a dénoncé les nouvelles sanctions américaines à son encontre. Déplorant leurs lourdes conséquences pour l'économie de Cuba, il a appelé la communauté internationale à réagir.

Les récentes mesures américaines contre Cuba visent à «asphyxier l'économie» de l'île et à «punir le peuple cubain dans son ensemble», selon le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez. Celui-ci a appelé ce 26 avril la communauté internationale à freiner «la folie et l'irresponsabilité» du gouvernement américain.

Washington a décidé d'activer à partir du 2 mai le chapitre III de la loi Helms-Burton, qui permettra des poursuites contre des entreprises étrangères investissant à Cuba et de limiter les envois d'argent vers les familles de ce pays. «Ces mesures porteront un grave préjudice au secteur privé de l'économie cubaine», a estimé le chef de la diplomatie au cours d'une conférence de presse.

Pour Bruno Rodriguez, l'objectif de ces nouvelles sanctions serait «d'arracher des concessions politiques» au gouvernement cubain qui, selon lui, ne bougera pas d'un iota. «Malgré l'impact économique indéniable, le comportement de Etats-Unis et les mesures qui viennent d'être annoncées ne remettront pas en cause la ferme détermination de la résistance des Cubains, ni ne réussiront à satisfaire la vieille volonté [de Washington] de renverser la révolution et de contrôler le destin de Cuba», a-t-il assuré.

Washington, historiquement hostile au gouvernement cubain, et qui accuse le pays de soutenir militairement le Venezuela de Nicolas Maduro, a multiplié ces derniers mois les mises en garde et les sanctions contre l'île, soumise à un embargo depuis 1962. Ces mesures s'inscrivent dans une longue histoire conflictuelle entre les deux pays, Washington exerçant une pression permanente sur l'île socialiste depuis la révolution de 1959 qui a porté au pouvoir Fidel Castro.

Le 24 avril, les Etats-Unis ont porté à 219 le nombre d'entreprises cubaines avec lesquelles leurs citoyens ont interdiction d'entretenir la moindre relation commerciale. La majeure partie d'entre elles opèrent dans le secteur touristique et sont gérées par des sociétés mixtes, constituées par l'armée cubaine et des société étrangères. Outre les restrictions aux transferts d'argent vers Cuba, Washington a aussi réduit la validité des visas pour les Cubains souhaitant se rendre aux Etats-Unis, de cinq ans avec entrées multiples à trois mois et une seule entrée possible.

Actuellement, 13% des travailleurs cubains sont employés dans le secteur privé, après une ouverture historique décidée en 2008 dans cet Etat à l'économie jusque-là socialiste.

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