Depuis le 15 avril à Londres, des blocages sont organisés par le mouvement Extinction Rebellion qui réclame un «état d'urgence écologique». D'après CNN, ils sont plusieurs milliers à protester dans les rues londoniennes. Depuis trois jours, près de 340 personnes ont été arrêtées selon la police de la capitale britannique qui précise le cas de deux «arrestations pour des dommages d'ordre criminel commis dans un local commercial sur Belvedere Road à Lambeth».
Cinq militants ont notamment été arrêtés le 15 avril après avoir dégradé l'entrée du siège du géant pétrolier Royal Dutch Shell. Ils ont depuis été libérés mais font l'objet d'une enquête.
Extinction Rebellion a annoncé l'arrestation de Farhana Yamin, qu'elle présente comme «l'une des plus éminentes avocates engagées contre le changement climatique», ayant pris part «aux négociations de l'Accord de Paris» sur le climat.
Farhana Yamin est membre du cercle de réflexion londonien Chatham House, qui la décrit sur son site internet comme professeur au University College de Londres, et fondatrice de l'ONG Track 0, qui lutte pour limiter le réchauffement climatique sous les 2 degrés Celsius.
Né au Royaume-Uni, ce mouvement devenu international a entamé une semaine de protestations. Plusieurs milliers de personnes tentent ainsi de bloquer cinq lieux emblématiques de la capitale (Marble Arch, Oxford Circus, Waterloo Bridge, Parliament Square et Piccadilly Circus).
Dans la soirée du 17 avril, des militants maintenaient par exemple leur position à Waterloo Bridge, dans une ambiance festive.
Le 17 avril, selon The Guardian, des militants se sont aussi enchaînés devant le domicile du leader travailliste Jeremy Corbyn aux alentours de 14h.
Des activistes se sont également attachés à des trains, entraînant de fortes perturbations. Certains ont même déployé une banderole sur l'un d'entre eux, à la station de métro de Canary Wharf, dans l'est de Londres : «Climat, urgence.»
Scotland Yard a en outre dénombré, le 16 avril, 55 lignes de bus ayant vu leur trafic interrompu, affectant un total 500 000 passagers.
Ainsi, le 17 avril, les autorités ont désactivé le Wi-Fi dans les stations de métro afin d'empêcher les militants soucieux de perturber les services de métro de coordonner leurs efforts, selon le journal britannique The Scotsman. D'après France info, quelques centaines de manifestants se sont d'ailleurs relayés pour bloquer les accès dans le centre de Londres.
Le maire de Londres Sadiq Khan a exprimé son «extrême inquiétude [devant] les projets de certains manifestants de perturber le métro londonien». «Cibler les transports en commun ne ferait que nuire à la cause que portent ceux qui luttent contre le changement climatique», a déclaré l'élu travailliste.
Au Royaume-Uni, Extinction Rebellion annonce trois revendications : la proclamation d'un «état d'urgence climatique et écologique», l'élaboration d'un plan d'actions pour «réduire à zéro» les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2025 et la création d'une «assemblée citoyenne» sur les questions de justice climatique.
«On va continuer d'occuper les lieux jusqu'à ce que le gouvernement nous écoute», a affirmé le 16 avril James Fox, porte-parole de l'organisation. «Beaucoup d'entre nous sont prêts à sacrifier leur liberté pour cette cause», a-t-il ajouté.
Le mouvement a annoncé, dans le cadre de sa «rébellion internationale», des mobilisations dans 80 villes de 33 pays jusqu'au 22 avril.