D'après plusieurs médias allemands, dont Deutsche Welle, le Conseil de sécurité national de l'Allemagne – un organe constitué de la chancelière Angela Merkel et de ses ministres clés – a décidé d'approuver la livraison de pièces de fabrication allemande pour des équipements militaires destinés à l'Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
Selon le Spiegel, l'Allemagne ne procédera pas directement à la livraison, mais passera par un pays tiers. Ainsi, des composants fabriqués par le constructeur allemand Kamag seront livrés à une société française, qui les réexportera ensuite à Riyad. Des composants pour le système de radar Cobra seront en outre livrés aux Emirats arabes unis, pays engagé dans la coalition arabe au Yémen.
Cette décision témoigne des atermoiements de Berlin sur le sujet, qui avait décrété le 29 mars dernier de prolonger de six mois un gel des ventes d'armes à l'Arabie saoudite – suite à l'affaire Khashoggi – jusqu'au 30 septembre. Pour calmer la colère de Londres et Paris, préoccupés par ce gel en raison de la présence de composants allemands que Berlin refusait de livrer dans certains de leurs systèmes, l'Allemagne avait fini par inclure une exception concernant ces derniers.
Cela fait de nombreuses semaines que les partis au pouvoir en Allemagne sont en désaccord sur le gel des ventes d'armes. Les conservateurs de la CDU d'Angela Merkel militaient pour une levée du moratoire, alors que les sociaux-démocrates du SPD étaient fermement opposés à ce que le pays vende des armes dans des zones en crise ou à des dictatures.
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