Une vidéo dans laquelle des supporters entonnent des chants racistes à l’encontre de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, en marge d'un match de Ligue Europa entre le Slavia Prague et Chelsea (0-1), a été massivement partagée jeudi 12 avril sur les réseaux sociaux. On y voit plusieurs personnes, bière à la main, dans ce qui ressemble à un bar, entonner «Salah is a bomber» (Salah est un poseur de bombe).
Chelsea et Liverpool ont immédiatement condamné cet acte. Le club du bord de la Mersey a précisé, dans un communiqué, que la vidéo «montrant de repoussants chants discriminatoires dirigés contre l’un de nos joueurs [était] dangereuse et dérangeante», ajoutant qu’il n’y avait «pas de place pour ce genre de comportement dans le football ni dans la société». De son côté, le club racheté en 2003 par l’oligarque russo-israélien Roman Abramovitch a également publié un communiqué, sans toutefois mentionner la vidéo. «Le Chelsea FC trouve toutes les formes de comportement discriminatoire odieuses et, lorsqu’il est clairement établi que les responsables de ces actes sont des détenteurs d’abonnements annuels du club, nous prendrons les mesures les plus sévères à leur encontre», pouvait-on lire sur leur site.
Selon la presse britannique, trois supporters des Blues ont été empêchés d’entrer dans le stade après avoir été liés à la vidéo massivement partagée. L’entraîneur des Londoniens, Maurizio Sarri, s’est félicité «d’une décision très forte» de la part de sa direction, déclarant ne pas avoir eu l’occasion de visionner la séquence incriminée.
Pas un coup d’essai
Des fans de Chelsea sont régulièrement épinglés pour des comportements racistes. En décembre 2018, l’attaquant de Manchester City, Raheem Sterling, avait été victime d’insultes en raison de sa couleur de peau. A l’époque, quatre supporters avaient été interdits de stade en attendant la fin de l’enquête.
Bis repetita trois jours plus tard lors d’un déplacement chez les Hongrois du MOL Vidi FC en coupe d’Europe. Cette fois, les fans avaient pris pour cible leur rival historique de Tottenham en proférant des insultes à caractère antisémite, le club étant soutenu par une partie importante de la communauté juive de la ville.
Des agissements qui s’exportent jusqu’en France. En février 2015, lors d’un match entre le PSG et Chelsea, des supporters se rendant au parc des Princes avaient repoussé à deux reprises un Franco-mauritanien qui tentait de monter dans le même métro qu’eux, scandant «We’re racist, we’re racist and that’s the way we like it» (Nous sommes racistes, nous sommes racistes et nous aimons ça). Une fois identifiés, les fans du club mis en cause avaient écopé d’une interdiction de stade de cinq ans.
Le club de Londres n’est néanmoins pas le seul à régulièrement défrayer la chronique. Pas plus tard que le 2 avril dernier, lors d'une rencontre entre Cagliari et la Juventus comptant pour la 30ème journée du championnat d’Italie, Moise Kean et Blaise Matuidi avaient été victimes de cris de singe durant une bonne partie de la rencontre. Bien que l’instance dirigeante du football européen, l’UEFA, ait mis en place des campagnes de sensibilisation et pris des mesures drastiques, comme des interdictions de stade, il semblerait que le racisme prolifère encore et toujours dans l’univers du ballon rond.
Alexis Le Meur
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