Le 6 avril, au cours d'un entretien télévisé, l'actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré prévoir l'annexion des colonies de peuplement israéliennes situées en Cisjordanie occupée, en cas de réélection à l'issue du scrutin législatif de la semaine prochaine. La chaîne de télévision israélienne 12 demandait au chef du gouvernement pourquoi il n'avait pas étendu la souveraineté israélienne aux grandes colonies de ce territoire palestinien, comme cela a été fait avec Jérusalem-Est et le plateau du Golan, deux territoires dont s'est emparé Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967 et que l'Etat hébreu a annexé par la suite. «J'appliquerai la souveraineté [israélienne] sans faire de distinction entre les [plus grands] blocs de colonies et les colonies isolées», a répondu Benjamin Netanyahou, à trois jours des législatives.
Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix.
Leur annexion par Israël pourrait enterrer encore un peu plus la solution dite à deux Etats, c'est-à-dire la création d'un Etat palestinien qui coexisterait avec Israël.
Benjamin Netanyahou avait déjà déclaré le 5 avril avoir prévenu le président américain Donald Trump qu'Israël refuserait, dans le cadre d'un futur plan de paix avec les Palestiniens, de faire partir «ne serait-ce qu'une personne» des colonies en Cisjordanie occupée. «J'ai dit [à Donald Trump] qu'il ne devrait pas y avoir le retrait ne serait-ce que d'une seule colonie» mentionnée dans ce plan, avait-il dit à la chaîne de télévision israélienne 13. Il a cependant dit douter que cela serait préconisé par le plan de paix américain qui doit être proposé dans la foulée des législatives. «Et si [le plan propose le retrait des colonies], alors Israël n'y souscrira pas», avait-il averti.
Plus de 400 000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie occupée, tandis que 200 000 autres habitent à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
«Le maintien du contrôle [israélien] sur tout le territoire à l'ouest du [fleuve] Jourdain» est une autre condition israélienne avant la mise en place de tout plan de paix initié par les Américains, selon Benjamin Netanyahou.
Le chef du gouvernement israélien se targue régulièrement d'être proche du président américain, tandis que le président palestinien Mahmoud Abbas a lui coupé ses relations avec Washington après la reconnaissance américaine fin 2017 de Jérusalem comme capitale d'Israël. Plus récemment, Donald Trump a reconnu, en présence de Benjamin Netanyahou, l'annexion du plateau du Golan par Israël.
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