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Le Venezuela plongé dans le noir pour la 2e fois en un mois, le gouvernement déplore une «attaque»

Le Venezuela a de nouveau été touché par une gigantesque panne d'électricité. La capitale, ainsi que de nombreuses grandes villes ont été concernées. Le gouvernement vénézuélien a notamment dénoncé un complot «impérialiste».

La capitale du Venezuela et d'autres grandes villes du pays sont de nouveau plongées dans le noir depuis la matinée du 25 mars. A l'instar de la précédente panne massive du début du mois, le gouvernement l'a imputée à une «attaque» contre la principale centrale du pays.

En fin de journée, l'électricité est progressivement revenue dans certains quartiers de la capitale, avant d'être de nouveau coupée peu avant 22h, attestant de la grande fragilité du réseau. D'autres localités en province sont encore privées de courant, y compris les grands centres urbains.

Nous avons été victimes d'une attaque contre le système de production et de distribution d'électricité et plus précisément contre la centrale de Guri

La vice-présidente du pays, Delcy Rodriguez, a dénoncé à ce sujet un complot «impérialiste». «Nous avons été victimes d'une attaque contre le système de production et de distribution d'électricité et plus précisément contre la centrale de Guri», dans le Sud, a également accusé à la télévision le ministre de l'Information, Jorge Rodriguez. Cette centrale, qui fournit selon le gouvernement environ 80% de l'électricité du Venezuela, avait déjà été mise en cause lors de la panne du 7 mars.

Le président par intérim autoproclamé le 23 janvier et soutenu par les Etats-Unis, Juan Guaido, a lui affirmé que cette nouvelle panne était due à une «surcharge de certains transformateurs» du réseau, citant «des fonctionnaires de Corpoelec», la compagnie publique d'électricité.

Outre la capitale, au moins 17 des 22 Etats vénézuéliens abritant les grandes villes du pays ont été touchés, selon un bilan effectué par l'AFP grâce aux messages affluant sur Twitter, accompagnés du mot-dièse #SinLuz (#SansLumière).

Maduro avait accusé les Etats-Unis d'être responsable de la précédente panne

Le pays se remet à peine de la panne généralisée du 7 au 14 mars, qui a suspendu les communications, les transports publics, la distribution de l'eau et du carburant ainsi que les approvisionnements en nourriture, et créé une situation chaotique dans les établissements de soins.

Selon une étude du Parlement vénézuélien – dominé par l'opposition – et de l'ONG «Medicos por la Salud», seule la moitié des hôpitaux du pays sont équipés de générateurs. Les écoles et les administrations étaient restées fermées pendant sept jours et l'ensemble de l'économie, dont la production pétrolière, mise à l'arrêt. Le Venezuela est habitué aux pannes de courant, surtout en province, où elles peuvent durer plusieurs jours mais la situation s'est fortement détériorée depuis 2017 et les pannes se font plus fréquentes.

Le chef de l'Etat, Nicolas Maduro, avait annoncé la création d'une «commission d'enquête présidentielle» présidée par la vice-présidente Delcy Rodriguez pour enquêter sur la panne du 7 mars. Il avait l'intention de solliciter l'aide des Nations Unies, de la Chine et de la Russie. «On a des preuves qu'il s'agissait d'une cyberattaque menée depuis Houston et Chicago» aux Etats-Unis, avait-il insisté en désignant le Pentagone – le ministère américain de la Défense – comme le «commanditaire».

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