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Un tribunal international pour les crimes de l'EI en Syrie ? Washington peu emballé par l'idée kurde

N'ayant pas réussi à convaincre les pays occidentaux à rapatrier leurs ressortissants ayant combattu pour Daesh, les Kurdes de Syrie appellent à la création d'un tribunal international spécial dans le nord-est syrien. Washington prend ses distances.

Exécutions de masse, viols, enlèvements... Afin de juger les crimes du groupe terroriste Daesh dans le nord-est de la Syrie, les Kurdes syriens ont appelé ce 25 mars à la création d'un tribunal international spécial. De fait, les Forces démocratiques syriennes (FDS) dont font partie les combattants kurdes, soutenues par les Etats-Unis, ont regretté qu'aucun pays de «la communauté internationale» n'ait accepté de rapatrier ses ressortissants djihadistes.

«Nous demandons maintenant [à la communauté internationale] de coopérer en nous fournissant un soutien légal et logistique pour établir et protéger une telle cour», a déclaré auprès de l'AFP Abdel Karim Omar, un responsable des FDS.

«Nous n'étudions pas cela à ce stade», a pour l'heure commenté le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey, qui a rappelé que la priorité américaine était de faire pression sur «les pays [d'où sont originaires les combattants de Daesh] pour qu'ils reprennent leurs propres ressortissants, qu'ils aient commis des crimes ou pas».

Le 23 mars, les FDS annonçaient avoir conquis l'enclave de Baghouz alors tenue par Daesh, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, dans le nord-est de la Syrie. L'alliance arabo-kurde expliquait ainsi avoir arrêté plus de 5 000 djihadistes, désormais détenus dans les prisons de l'administration autonome établie par les Kurdes dans les régions sous leur contrôle.

Un porte-parole des FDS affirmait, par conséquent, que Daesh avait subi une «élimination totale» et une «défaite territoriale à 100%». Si cette victoire a été applaudie par Washington, le représentant permanent de la Syrie aux Nations unies, Bachar al-Jaafari, avait réagi aux réjouissances de l'administration américaine en évoquant du «bluff».

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