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Les Algériens restent mobilisés un mois après le début de la contestation (VIDEOS)

Le 22 mars, les Algériens se sont fortement rassemblés dans les rues du pays, un mois jour pour jour après le début de la contestation réclamant le départ du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans.

Des sources sécuritaires ont fait état de «centaines de milliers de personnes» dans les rues du centre d'Alger tandis que le média algérien TSA a évoqué pour sa part «des millions dans la rue» le 22 mars. Exactement un mois après le début du mouvement populaire, les Algériens affiché leur détermination à vouloir pousser le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, à la démission et son parti, le Front de libération nationale (FLN) a quitter la scène politique. Des manifestations ont été recensées dans 42 des 48 wilayas (préfectures).

Selon un journaliste indépendant, des kabyles, des arabes ou encore des sahraouis ont appelé à l'«unité nationale» à Alger. Des manifestants ont également accroché leurs revendications sur les murs appelant à la souveraineté du peuple et à ce que «le système dégage».

La foule était imposante, un couscous «collectif» a même été organisé sur la place Audin.

«Dégagez tous !» proclamait à l'adresse des dirigeants algériens une banderole brandie dans l'imposant cortège festif qui a envahi les rues convergeant vers la Grande Poste, bâtiment emblématique du cœur de la capitale et l'épicentre des manifestations.

Comme Naima, fonctionnaire de 50 ans, tous les manifestants interrogés à Alger par l'AFP assurent être prêts à marcher le temps «qu'il faudra» pour qu'Abdelaziz Bouteflika, son entourage et le «système» s'en aillent.

Toujours selon l'agence de presse française, la mobilisation à Alger était au moins similaire à celle des deux vendredis précédents.

Le site du quotidien El Bilad a diffusé des vidéos d'autres rassemblements massifs, notamment à Bouira ou à Bordj Bou Arreridj. Et ce «malgré la pluie et le froid» détaille le journal.

Parmi les slogans de la journée, les manifestants ont donc régulièrement appelé le FLN, le parti au pouvoir, à «dégager».

Depuis l’officialisation de la candidature du chef de l'Etat algérien à l'élection présidentielle à la mi-février, les mouvements de protestation se sont multipliés en Algérie, contraignant Abdelaziz Bouteflika à renoncer. Son renoncement n'a pas pour autant calmé les esprits car il allait de pair avec un report de la présidentielle. L'idée d'une transition qui serait menée par le pouvoir en place est rejetée par une grande partie de la population algérienne.

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