«J'ai écrit ce matin au président du Conseil européen Donald Tusk pour l'informer que le Royaume-Uni souhaitait une extension de l'Article 50 [du Traité de Lisbonne qui régit la sortie d'un pays de l'UE] jusqu'au 30 juin», a déclaré le 20 mars Theresa May, Premier ministre britannique.
La Commission européenne a quant à elle de suite réagi en affirmant qu'un report au 30 juin poserait «un grave risque juridique et politique», selon un document interne consulté par l'AFP.
Dans cette note présentée aux commissaires le 20 mars au matin, l'exécutif européen a plaidé soit pour un report jusqu'au 23 mai, avant les élections européennes, soit jusqu'à au moins fin 2019. «Toute autre option [comme par exemple une prorogation jusqu'au 30 juin 2019] entraînerait de graves risques juridiques et politiques pour l'UE», est-il écrit.
La demande de report du Brexit doit être acceptée à l'unanimité par les 27 dirigeants de l'UE, qui se réunissent les 21 et 22 mars à Bruxelles.
Le 23 juin 2016, les Britanniques ont choisi de se séparer de l’Union européenne en votant, par référendum, pour le Brexit. 51,9 % des Britanniques ont ainsi voté pour sortir du projet européen.
Le Brexit était censé théoriquement avoir lieu le 29 mars mais la dirigeante conservatrice n'a pas réussi à faire adopter par le Parlement l'accord de divorce qu'elle a conclu avec Bruxelles. Le Parlement avait par ailleurs rejeté la semaine dernière une sortie sans accord.
Theresa May avait pourtant longtemps exclu l'idée de ce report. Elle en a fait porter la responsabilité à la Chambre des Communes «qui a rejeté l'accord pour la deuxième fois le 12 mars» et au président de la Chambre qui a refusé la tenue d'un nouveau vote sur le même texte cette semaine.
Elle avait exclu la tenue d'élections générales au Royaume-Uni, estimant que les Britanniques voulaient la mise en œuvre de leur vote pour sortir de l'UE de juin 2016.
Lire aussi : Royaume-Uni : chômage au plus bas et hausse des salaires à l’approche du Brexit