Vendredi 15 mars
A Alger, les manifestants forment une haie d'honneur et applaudissent les policiers. Aucun incident majeur n'est à déplorer à cette heure dans tout le pays. Les cortèges ont été pacifistes et festifs comme chaque vendredi depuis le 22 février.
Une vidéo prise en hauteur par un journaliste montre une foule extrêmement nombreuse à Alger.
«Non à Bouteflika et à ses dérivés», peut-on lire sur la pancarte portée par ce manifestant à Alger.
L'opposant Karim Tabbou, président de l'l’Union démocratique et sociale (UDS) et ancien membre du FFS, est présent parmi les manifestants.
Une image capturée par le journaliste Bouzid Ichalalene montre une foule dense réunie place Maurice Audin à Alger.
La mobilisation est comme le vendredi 8 mars d'ampleur nationale. Ici à Bordj Arreridj, en Kabylie, des milliers de personnes défilent. Dans la même région, à Béjaïa, une imposante manifestation a également lieu, selon le site TSA.
A Oran également, dans l'ouest du pays, la mobilisation ne faiblit pas.
Selon des vidéos diffusées sur la page Facebook DzWikileaks et relayées par le site Algérie part, une manifestation a lieu à Hassi Rmel. Selon le site d'information algérien, «plusieurs dizaines, voire centaines», de travailleurs des bases de Sonatrach, l'entreprise publique algérienne d'industrie pétrolière, «ont cessé leur travail pour manifester et se rassembler pacifiquement».
Hassi Rmel, commune du sud du pays, située à 550 km au sud d'Alger, contient le plus grand gisement de gaz naturel d'Afrique.
Selon le site TSA, des manifestations ont lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Constantine et à Annaba, villes du nord-est du pays.
A Alger, dans les ruelles adjacentes, des riverains ont mis à disposition des manifestants des plats de couscous et des dattes.
Drifa Ben M'hidi, la sœur de Larbi Ben M'hidi est présente à la manifestation d'Alger. Un symbole extrêmement fort pour la population algérienne qui voue une véritable vénération à ce héros de la guerre d'Algérie, torturé et exécuté sans jugement par l'armée française durant la bataille d’Alger, en 1957. Une avenue centrale d'Alger porte le nom de Larbi Ben M'hidi.
Une foule dense est déjà rassemblée à Alger alors que la prière du vendredi n'est pas encore terminée.
Selon le site TSA, des milliers de manifestants sont rassemblés devant l'université de Tizi Ouzou, en Kabylie.
Selon plusieurs journalistes présents sur place, de nombreux slogans citant nommément le président français sont scandés, l'invitant à ne pas s'ingérer dans les affaires de l'Algérie.
Sur cette banderole photographiée par le journaliste Khaled Drareni, on peut lire : «Macron, occupe-toi de tes Gilets jaunes, ça te suffit.»
A Alger, comme chaque semaine depuis le 22 février, les manifestations sont festives et les jeunes gens entonnent des chants nés dans les stades de football. En plus des drapeaux algériens, des drapeaux palestiniens sont très souvent brandis par les manifestants.
Selon le site TSA, les manifestations ont également débuté en fin de matinée à Tizi Ouzou, en Kabylie et à M'Chedallah, dans la wilaya (préfecture) de Bouira.
Dans cette vidéo du Journal Elbilad, il s'agit d'une manifestation à Tizi Guenif, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les manifestants scandent des slogans contre le prolongement du quatrième mandat présidentiel d'Abdelaziz Bouteflika.
A Alger, un manifestant brandit une pancarte sur laquelle on peut lire : «On voulait des élections sans Bouteflika, on se retrouve avec Bouteflika sans élections.»
Pour les Algériens mobilisés, la décision du président algérien de reporter les élections qui devaient se tenir le 18 avril revient à prolonger sine die son actuel mandat.
Selon le site Algérie24, des manifestants venus de Tizi-Ouzou sont arrivés à Dar El-Beida, en banlieue d'Alger, et se sont mis en marche en direction du centre de la capitale, après que les bus les transportant ont été bloqués par les autorités.
Selon le site Algérie24, plusieurs bus transportant des manifestants voulant aller à Alger depuis Tizi-Ouzou, en Kabylie ont été bloqués au niveau du barrage de la gendarmerie nationale à Tadmaït, à la sortie de leur ville.
«FLN dégage !», scandent également les manifestants devant la Grande Poste dans le centre d'Alger.
Selon le journaliste du Huffpost Algérie Mehdi Alioui, les manifestants réunis à Alger centre scandent «Macron dégage». Beaucoup d'Algériens considèrent la position de la France comme un soutien implicite à Abdelaziz Bouteflika.
La président français Emmanuel Macron a salué le 12 mars «la décision» de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika de ne pas briguer un cinquième mandat et a appelé à «une transition d'une durée raisonnable». Pour les Algériens mobilisés, cette décision revient à prolonger sine die l'actuel mandat présidentiel.
Selon le site TSA, la manifestation contre le prolongement du mandat d'Abdelaziz Bouteflika a commencé à Alger par un rassemblement devant la Grande Poste, dans le centre de la capitale. Des centaines de personnes seraient déjà rassemblées en milieu de matinée.
Selon le site Algérie360, une délégation de Franco-algériens seront reçus le 18 mars à 16h par le conseiller diplomatique Aurélien Le Chevalier et le conseiller Afrique du Nord et Moyen-Orient à l’Elysée.
La délégation comprend six personnes, Il s’agit de Akli Mellouli, conseiller municipal, Salima Saadi, conseillère départementale de Moselle, Abdallah Zekri, président de l’Association des Mozabites en Europe, Sofiane Ghozlane, adjoint au maire,Nadia Salem, conseillère presse et l’artiste Samira Brahmia. Cette dernière a confirmé à RT France la tenue de cette réunion.
Cette rencontre vise à préparer une rencontre avec Emmanuel Macron, accusé par ces Franco- algériens de soutenir Bouteflika contre la Constitution.
Selon le site TSA, des appels sur les réseaux sociaux sont lancés pour demander aux manifestants de ne pas marcher vers la présidence ou le palais du gouvernement pour éviter les affrontements avec les services de sécurité.
L'Algérie attend encore de grandes manifestations ce 15 mars pour le quatrième vendredi d'affilée et ce, malgré les annonces du président Abdelaziz Bouteflika qui, le 11 mars, avait décidé de retirer sa candidature à un cinquième mandat. Après la courte euphorie qui a immédiatement suivi cette annonce, les Algériens mobilisés ont estimé que le report sine die des élections prévues le 18 avril, annoncé dans la foulée du retrait, actait la prolongation de l'actuel mandat du président, ce qu'ils rejettent.
Les manifestations ont donc repris de plus belle dès le lendemain. Et chaque jour depuis lors des professeurs, des étudiants, des magistrats, du personnel de santé, des associations d'handicapés se mobilisent en nombre dans plusieurs villes du pays. Ce nouveau vendredi de mobilisation fera office de test pour le nouveau gouvernement en cours de constitution. L'ampleur des manifestations permettra de se faire une idée de la voie que prendra le pays dans les semaines à venir.