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Macron souhaite une «transition d'une durée raisonnable» en Algérie

Emmanuel Macron a fait savoir son souhait que la «conférence nationale» destinée, en Algérie, à rédiger un projet de Constitution, puisse déboucher sur une «transition d'une durée raisonnable».

Le président français s'est exprimé sur la situation algérienne ce 12 mars depuis Djibouti, au lendemain de l'annonce du renoncement d'Abdelaziz Bouteflika à briguer un cinquième mandat de chef d'Etat algérien. «Je salue la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page dans le développement de la démocratie algérienne», a déclaré Emmanuel Macron, en conférence de presse avec son homologie djiboutien Ismaïl Omar Guelleh. Et d'ajouter : «Je salue la dignité avec laquelle la population, en particulier la jeunesse algérienne, a su exprimer ses espoirs, sa volonté de changement, ainsi que le professionnalisme des forces de sécurité.»

Le chef d'Etat français ne s'est pas arrêté là, affichant également son souhait que la «conférence nationale» destinée à rédiger un projet de constitution d'ici à fin 2019 puisse s'organiser dans «les prochaines semaines et les prochains mois» afin qu'elle débouche sur une «transition d'une durée raisonnable». «Je pense que c'est un signe de maturité [et] nous ferons tout pour accompagner l'Algérie dans cette transition avec amitié et avec respect», a-t-il ajouté.

La veille, le ministre français des Affaire étrangères Jean-Yves le Drian avait déjà réagi à l'annonce du président algérien en ces termes : «Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien.» Il avait, à cette occasion, évoqué l'attachement de la France aux «liens d'amitié avec l'Algérie». 

Paris sort de sa réserve ? 

Depuis l’émergence en Algérie d'importantes mobilisations contre un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, la France, s'était montrée très prudente dans ses déclarations, affichant une volonté de maintenir une position neutre sur la situation. «Nous souhaitons que l'élection présidentielle se déroule dans de bonnes conditions. C'est au peuple algérien qu'il appartient de choisir ses dirigeants et de décider de son avenir», déclarait par exemple le 4 mars le Quai d’Orsay au lendemain du dépôt de candidature à la présidentielle du chef d'Etat algérien.

En affichant publiquement son souhait d'une «transition d'une durée raisonnable», le président de la République exprime, au nom de la France, un souhait à l'adresse des autorités algériennes plus engageant que les déclarations de principes formulées jusqu'alors par Paris. Au point de prêter le flan à des accusations d'ingérence ? 

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