Après le meurtre d'une assistante sociale autrichienne à l'arme blanche par un demandeur d'asile turc au début du mois de février dans la ville de Dornbirn, Vienne fait montre de sa volonté de durcir les conditions d'accueil et fait savoir que le gouvernement cherchera dorénavant à décourager les candidats à l'asile.
Parmi les mesures proposées le 4 mars pour réduire le nombre de demandeurs d'asile en Autriche, l'exécutif actuel (FPÖ, marqué à droite) veut permettre la mise en détention préventive des demandeurs d'asile considérés comme dangereux sans passer par le juge.
Pour permettre aux autorités de procéder de la sorte, un amendement constitutionnel devra faire son chemin au parlement, où le gouvernement autrichien devra glaner deux tiers des voix. Le chancelier Sebastian Kurz a précisé à la presse que ce type de mesures ne seraient prises que dans le cas où des suspicions concrètes auront été établies, qui démontrent la volonté manifeste d'un demandeur d'asile de commettre une infraction criminelle.
Pour les personnes qui ont déjà enfilé une ceinture d'explosifs dans leur tête
Dans un registre plus symbolique, les centres d'accueil des réfugiés seraient également renommés «centres de départ» au 1er mars. Critiqué à la suite de ces annonces, le chancelier Kurz a balayé les accusations d'un revers de main et a déclaré : «Nous n'avons pas besoin de tout ce scepticisme.»
Enfin, il sera attendu de la part des demandeurs d'asile de s'astreindre à un couvre-feu sur la base du volontariat, entre 22h et 6h.
Le ministre de l'Intérieur, Herbert Kickl, a pour sa part fait savoir que les détentions préventives visaient en réalité «les personnes qui avaient déjà enfilé une ceinture d'explosifs dans leur tête.» Le ministre a également précisé que l'Autriche ne serait pas le premier pays de l'Union européenne à se doter d'une telle législation et de citer en exemple l'Irlande, la Belgique, les Pays-Bas et la Hongrie.