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La Russie suspend sa participation au traité de désarmement nucléaire INF

Vladimir Poutine a officiellement suspendu la participation de Moscou au traité INF, jusqu'à, selon ses termes, ce que «les Etats-Unis cessent les manquements à leurs obligations découlant du traité ou jusqu'à l'arrêt de sa validité».

Selon un décret signé par le président russe Vladimir Poutine et rendu public ce 4 mars par le Kremlin, la participation de Moscou au traité de désarmement nucléaire INF est suspendue «jusqu'à ce que les Etats-Unis cessent les manquements à leurs obligations découlant du traité ou jusqu'à l'arrêt de sa validité». Washington se verra prochainement notifier cette décision, selon le décret.

Le président russe avait annoncé le 2 février que son pays suspendait sa participation au traité, en réponse à la suspension américaine entrée en vigueur la veille.

Les deux puissances s'accusent mutuellement de violer le traité, signé en 1987, à la fin de la Guerre froide. Ce texte crucial abolit l'usage – par ces deux pays – des missiles terrestres d'une portée de 500 à 5 500 km.

La Russie tempère le risque de course aux armements

Après l'annonce début février du retrait américain puis russe, Vladimir Poutine a donné l'ordre de mettre au point de nouveaux types de missiles terrestres dans les deux ans, notamment en adaptant des engins de portée intermédiaire déjà existants mais déployés en mer ou dans les airs uniquement. Un nouveau système de missiles terrestres de longue portée verra également le jour.

Face aux craintes d'une nouvelle course aux armements entre Moscou et Washington soulevées par la suspension du traité, le Kremlin se veut rassurant. «Y a-t-il aujourd'hui une confrontation idéologique dure, similaire à ce qu'il se passait durant la guerre froide ? Il n'y en a pas. Nous avons sans aucun doute des griefs réciproques, des approches conflictuelles sur certains problèmes, mais ce n'est pas une raison pour que la situation se dégrade au niveau de la crise des Caraïbes du début des années 1960», a ainsi expliqué Vladimir Poutine le 20 février, en employant le terme russe qui désigne la crise des missiles de Cuba, qui opposa John Fitzgerald Kennedy et Nikita Khrouchtchev en 1962.

En outre, le président russe avait expliqué, le 20 février, que si Washington venait à déployer des missiles en Europe, Moscou prendrait des mesures de réciprocité, tout en précisant que la Russie ne cherchait pas une confrontation avec les Etats-Unis.

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