L'italien Fabio Fazio, présentateur de l'émission Che tempo che fa («Le temps qu'il fait», en français) recevait ce 3 mars Emmanuel Macron à l'antenne de la chaîne publique Rai Uno.
Le président de la République a estimé que l'Europe était comme «sur un volcan» : «Il y a des gens qui pensent qu'on peut continuer comme des somnambules, comme si de rien n'était, ils seront ensevelis. Moi, j'ai la conscience du tragique [...] Nous avons besoin d'une vraie pensée philosophique complexe et de ré-inspirer nos peuples».
Après une succession d'échanges tendus entre Paris et Rome, le chef de l'Etat a donc affiché son intention d'«aller au-delà des malentendus». De fait, comme l'a relevé l'AFP, à défaut d'évoquer les sujets qui fâchent, le président de la République s'est étendu sur son amour pour l'Italie, parlant de ses voyages, de ses lectures, de Naples...
Moi, j'ai la conscience du tragique [...] Nous avons besoin d'une vraie pensée philosophique complexe et de ré-inspirer nos peuples.
«Les péripéties les plus récentes ne sont pas très graves, nous devons passer outre» l'entend-on affirmer dans un court extrait de l'entretien diffusé sur les réseaux sociaux.
Entre nos deux pays, il y a le cœur, l'amitié, l'amour...
Emmanuel Macron a souligné l'importance de consolider les relations franco-italiennes, indispensables selon lui pour «une Europe plus forte». «Il faut réinventer le rêve européen» a-t-il déclaré. «Il n'y a pas d'aventure européenne, s'il n'y a pas d'amitié entre nos deux pays» a estimé le président de la République, concluant son intervention télévisée, selon ses propos rapportés par Le Figaro, en ces termes : «Je crois qu'entre nos deux pays, il y a le cœur, l'amitié, l'amour... Tout ce qui nous permet d'aller au-delà des malentendus, pour l'Europe et pour nous.»
Emmanuel Macron a annoncé qu'il recevrait le président italien, Sergio Mattarella, le 2 mai à Amboise et à Chambord, deux célèbres châteaux de la Loire, «avec la jeunesse française et italienne» : «On parlera d'avenir et d'Europe» a-t-il expliqué.
En outre, le chef d'Etat français n'a pas manqué de plaider pour «une Europe souveraine sur le plan de la défense et de la politique».
Le 7 février 2019, la France avait rappelé son ambassadeur en Italie, pour des «consultations». Paris pointait notamment du doigt «les dernières ingérences italiennes» après la rencontre entre Luigi di Maio et des Gilets jaunes, le 5 février.