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Israël pourrait être coupable de «crimes contre l'humanité» à Gaza, selon une commission de l'ONU

Une commission de l'ONU affirme que la réponse d'Israël aux manifestations à Gaza en 2018 «peut constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité». Les enquêteurs soulignent que des snipers ont visé des civils, dont des enfants.

La réponse d'Israël aux manifestations à Gaza en 2018 «peut constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité». C'est ce qu'a affirmé une commission de l'ONU le 28 février. Les enquêteurs ont à cet égard relevé que des snipers avaient visé des civils, dont des enfants.

«Les soldats israéliens ont commis des violations du droit international humanitaire et des droits humains. Certaines de ces violations peuvent constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité et doivent immédiatement faire l'objet d'une enquête par Israël», a déclaré le président de la Commission, Santiago Canton.

Selon la commission de l'ONU, «plus de 6 000 manifestants non armés ont été touchés par des tireurs d'élite militaires, semaine après semaine lors des manifestations».

Les enquêteurs ont indiqué avoir «trouvé des motifs raisonnables de croire que des tireurs d'élite israéliens ont tiré sur des journalistes, du personnel de santé, des enfants et des personnes handicapées, sachant qu'ils étaient clairement reconnaissables comme tels».

La bande de Gaza, coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée et éprouvée par les guerres, la pauvreté et les blocus israélien et égyptien, est le théâtre depuis mars 2018 de protestations hebdomadaires le long de la barrière, depuis l'instauration de la Marche du retour. Organisée à Gaza chaque vendredi depuis le 30 mars 2018, elle exige la levée du blocus et le retour chez eux des Palestiniens chassés de leurs terres. 

Israël estime que cette protestation massive et durable était orchestrée par le Hamas. Mais pour les enquêteurs de l'ONU, «les manifestations étaient de nature civile, avec des objectifs politiques clairement énoncés» et «malgré certains actes de violence importante, la commission a estimé que les manifestations ne constituaient pas des combats ou des campagnes militaires».

Cette commission a été mise sur pied en mai 2018 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU pour «enquêter sur les violations et mauvais traitements présumés [...] dans le contexte des assauts militaires menés lors des grandes manifestations civiles qui ont commencé le 30 mars 2018» à Gaza.

Au moins 248 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars 2018, la grande majorité le long de la frontière, et les autres dans des frappes israéliennes en représailles à des actes en provenance de l'enclave, tandis que deux soldats israéliens ont trouvé la mort.

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