La mobilisation contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika se poursuit en Algérie. Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux, des milliers d’étudiants ont organisé ce 26 février des rassemblements à travers plusieurs localités du pays pour s’opposer à la candidature du chef de l’Etat algérien. A Alger, où les manifestations sont interdites depuis 2001, officiellement pour des raisons de sécurité, un important dispositif de sécurité a été déployé devant les différentes universités.
A la Faculté centrale, située en plein centre de la capitale algérienne, un groupe d'étudiants, un temps regroupé à l’intérieur de l’établissement, a finalement brisé le cordon de sécurité et rejoint les autres jeunes défilant à proximité. «Pour éviter la confrontation avec la police, les étudiants de plusieurs facultés d'Alger ont décidé de se rassembler dans l'enceinte de l'université», a expliqué à l'AFP Raouf, étudiant en master de journalisme.
A Constantine (400 km à l'est d'Alger), des étudiants ont également investi le centre-ville après avoir brisé le cordon de sécurité.
A Bejaia (200km à l’est d’Alger), comme dans d'autres villes, des enseignants se sont associés aux protestations estudiantines.
D'autres rassemblements ont été observés à Oran (410 km à l'ouest d'Alger) ou encore Mostaganem (340 km à l'ouest d'Alger).
Depuis l’officialisation de la candidature du chef de l'Etat algérien à l'élection présidentielle, les mouvements de protestation se sont multipliés à travers le pays. Le 22 février, des milliers de manifestants avaient battu le pavé à Alger et dans de nombreuses autre villes du pays. Des manifestations qui, dans leur grande majorité, se sont déroulées dans le calme.
Malgré ces oppositions, le retrait d’une candidature d’Abdelaziz Bouteflika semble à ce jour peu réaliste. «Le candidat Abdelaziz Bouteflika va respecter les délais et les lois et déposera son dossier de candidature le 3 mars», a déclaré ce même 26 février son directeur de campagne Abdelmalek Sellal.
Dans le même, le chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense Ahmed Gaïd Salah a «mis en garde tous ceux qui appellent à la violence». «Est ce que c’est raisonnable de pousser quelques Algériens vers l’inconnu, à travers des appels suspects.En apparence, c’est pour la démocratie, mais sur le fond, c’est pour les conduire sur des chemins non sécurisés, et qui ne sont pas forcément dans l’intérêt de l’Algérie», a-t-il déclare alors qu'il effectuait une visite d'inspection à Tamanrasset (1900 km au sud d'Alger).